Fidèle à ses paysages fleuris, Abdesselam Bouzar nous entraîne à travers sa nouvelle collection de tableaux dans un monde reposant et serein à la fois. Ses amis, ses proches et certains anonymes ont été unanimes pour affirmer, lors du vernissage jeudi dernier, que Abdesselam Bouzar détient un don inné. L'artiste préfère affirmer qu'il détient plutôt une aptitude pour les arts plastiques. Il a immortalisé sur ses 37 œuvres, réparties en peintures à l'huile et en aquarelles, des sentiments, voire des états d'âme. Un petit tour d'horizon suffit pour découvrir que les œuvres de Abdesselam Bouzar regorgent de nature luxuriante et de lumière. Cet homme distingué de quatre-vingts ans à peine entamés peint avec passion. Il faut l'entendre parler de ses œuvres, de ses coups de cœur et de ses inspirations. Et si vous lui demandez sa technique pour arriver à de tels ouvrages, il se plaira sur un ton de fierté, à affirmer dans un premier temps que sa ville natale, Miliana, est sa source d'inspiration. En effet, il a grandi dans une ville où tous les ingrédients nécessaires étaient là pour fixer la beauté ineffable de la nature, en témoigne cette prolifération des espaces verdoyants, des bouquets de coquelicots rouges, des marguerites jaunes et blanches, des roses rouges, oranges et bleues, des tournesols, des fruits et des arbres. Les « marines » occupent une place moindre, mais là aussi Bouzar a fait appel à des souvenirs familiaux d'antan. Un autre trait caractérise l'artiste, c'est ce maniement de la lumière : façon singulière de la tester sur tous les supports et tester peut-être l'« intestable » ! L'une de ses œuvres les plus surprenantes est certainement Quelque part, un village dans le Djurdjura, devant laquelle on ne peut que s'arrêter et admirer cet agencement de maisons traditionnelles rehaussées d'une vue imprenable. Abdesselam Bouzar nous confie que son penchant pour la peinture remonte à une cinquantaine d'années, lors d'un séjour de sa petite famille chez des proches. Pour meubler cette absence insoutenable, il a acheté des pinceaux, de la peinture et une toile. Et là, il a commencé à peindre un premier tableau qui est né avec son premier enfant. Depuis qu'il a pris sa retraite, voilà une dizaine d'années, il s'adonne pleinement à cette passion dévorante. Si la plupart de ces œuvres découlent de la réalité, il n'en demeure pas moins que l'artiste avoue que d'autres sont le fruit de photos prises chez des fleuristes, en Algérie, en Espagne, en France et en Italie, ou encore de photographies, lui servant parfois de modèles. Sa palette répond le plus souvent à des tons clairs. Il joue avec des couleurs, en réalisant des tableaux qui, à coup sûr, vous transportent dans un paysage rêveur. Les admirer, c'est se retrouver posté devant une fenêtre face à une vue qui apaise. Sans prétention aucune, les créations de Bouzar sont un mélange audacieux et réussi de tracés et de couleurs. Il a ce don rare qui le range dans la catégorie des artistes qui détiennent une faculté d'ajouter une touche finale à sa peinture, la rendant ainsi envoûtante : averti ou amateur, personne ne reste insensible à ses créations, procurant une havre de paix à ces havres de paix. Une ouverture d'esprit est garantie.