C'est officiel. L'unité cokerie du complexe ArcelorMittal sera fermée. La direction générale, représentée par Vincent Le Gouic, a rendu hier son verdict à l'issue d'une réunion qui l'a regroupée avec le partenaire social dont l'objet est la réhabilitation ou non de l'unité cokerie et le sort réservé aux 320 charbonniers qui y activent. La réaction du syndicat ne s'est pas fait attendre et l'annonce d'une grève générale et illimitée à partir de demain mardi a été décidée. Devant ce refus de réhabiliter la cokerie et en réaction à cette inertie, le conseil syndical réuni en session extraordinaire a décidé à l'unanimité de ses membres de déclencher une grève générale et illimitée à compter du mardi 12 janvier 2010 à partir de 5h au niveau du complexe d'El Hadjar. Annaba. De notre bureau Néanmoins, le service minimum conventionnel sera observé », a annoncé hier Smaïn Kouadria, le secrétaire général du syndicat d'entreprise. Cette décision a été accompagnée, selon un communiqué rendu public hier, d'une plateforme de revendications comprenant 5 points. Il s'agit en substance d'un appel aux pouvoirs publics à l'effet d'accompagner financièrement le groupe ArcelorMittal affecté par la crise mondiale pour la réhabilitation de la cokerie et la relance du dossier investissement 2010-2014 des unités relevant du process de production telles que celles de la PMA, les 2 hauts fourneaux, les 2 aciéries à oxygène et laminoirs. En termes plus clairs, le syndicat exhorte les pouvoirs publics à une implication directe pour dénouer cette situation. Il appelle le gouvernement à reconduire, au profit de l'employeur indien (ArcelorMittal) qui détient 70% des actions du complexe, les avantages du système ANDI, ceux contenus dans la convention d'investissement actuellement en cours de validité, la protection de la production sidérurgique nationale et surtout le financement du programme d'investissement d'ArcelorMittal en sollicitant le fonds national d'investissement dont la période de grâce est assortie d'un taux bonifié. Concernant le volet social, le syndicat n'a pas omis d'inscrire sur sa plateforme revendicative l'exigence de l'installation d'une commission mixte (DG/syndicat) pour l'élaboration d'un dossier sur les postes pénibles présentant des conditions particulières. Un dossier qui sera soumis à la centrale syndicale UGTA, le mois prochain, dont l'objectif est de faire « bénéficier » les travailleurs concernés par une réduction d'âge de départ légal à la retraite. Le cas du personnel opérant dans le cadre de la sous-traitance dans les unités de production, y compris la TSS au complexe sidérurgique d'El Hadjar, a été abordé dans ce document où le partenaire social a demandé son intégration au sein de l'entreprise de par son savoir-faire acquis dans les postes de travail qu'il occupe. Ainsi, mise en veilleuse depuis le 11 octobre 2009, l'unité de la cokerie ne démarrera plus. Les multiples experts des groupes Zenica (Bosnie), Kokso (Pologne) et Russes qui s'y sont succédé sont tous unanimes quant à l'investissement lourd de plus de 40 millions de dollars nécessaires pour la réhabilitation de la cokerie, avec ses mesures d'accompagnement. D'une capacité de production de 8000 tonnes/jour, cette unité est en service depuis 1978. Dans une de ses déclarations à El Watan, Vincent Le Gouic avait affirmé : « Il faut savoir que la durée de vie d'une cokerie est de l'ordre de 30 ans. Continuer aujourd'hui à l'exploiter relève d'un danger sur la sécurité des travailleurs. Nous avons établi une expertise assurée par des experts en la matière - dépêchés par le groupe - qui a confirmé en juillet 2009 l'obligation de rénover toute l'unité dont les travaux nécessiteront une année sinon l'abandonner. » C'est cette dernière décision qui a été retenue à défaut de disponibilité des finances en ces temps de crise. Cela ne saurait, cependant, avoir d'incidence sur le processus de production du complexe car, selon le même responsable, la direction générale a pris toutes ses dispositions à l'effet d'assurer l'approvisionnement des hauts fourneaux 1 et 2 en coke dont l'unité de la cokerie assurait la transformation depuis le charbon. En prévision de cet arrêt, la direction générale du complexe a entamé, il y a déjà plusieurs semaines, l'importation et le stockage du charbon depuis l'usine ArcelorMittal Pologne.