La réunion tenue hier matin entre le partenaire social et l'employeur n'a pas été décisive quant au sort réservé à la cokerie. La réaction à la mise en veilleuse de l'unité de cokerie décidée par l'actionnaire majoritaire (70%) du complexe ArcelorMittal El Hadjar ne cesse de prendre de l'ampleur. Ce qui est désormais devenu l'affaire de la cokerie n'a pas laissé indifférents les milieux politiques du pays. En effet, la première réaction vient du député Mohamed Salah Bouchareb. Dans un entretien téléphonique, il a déclaré : « Nous sommes en phase de collecte d'informations auprès des parties concernées par ce dossier. Initialement, nous sommes contre la fermeture définitive de cette unité au détriment des acquis des travailleurs. Dans ce contexte, nous soutenons les revendications du partenaire social, notamment le maintien des postes de travail et la réhabilitation de leur outil de travail. Le cas échéant, nous sommes prêts à saisir le gouvernement pour solliciter son intervention à l'effet de protéger les droits et les intérêts des travailleurs. » La seconde est celle de Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs, qui a affiché, selon des sources proches de son parti, son inquiétude quant à l'avenir de l'unité de cokerie après s'être saisie du dossier. « Nous sommes contre la fermeture de l'unité de cokerie et pour sa rénovation », tonnent les mêmes sources. Sur le terrain, la réunion tenue hier matin entre le partenaire social et l'employeur n'a pas été décisive quant au sort réservé à la cokerie. Bien que annonciatrice d'un heureux compromis, selon S. Kouadria, secrétaire général du syndicat d'entreprise, cette réunion a été suspendue pour reprendre en fin de journée. Le directeur général Vincent Legouic devrait y prendre part. Lui qui a raté la 1re séance de négociations se prononcera au courant de la seconde et déclarera officiellement l'intention réservée à l'avenir de la cokerie qui emploie 320 charbonniers. Autour de la table des négociations à laquelle ont pris part, outre le partenaire social, 2 experts algériens et le staff de la direction générale présidé par le Français Daniel Atlan, le nouveau DRH d'ArcelorMittal Annaba. Ce dernier semble être favorable à la réhabilitation de la cokerie, selon Smaïl Kouadria, et un accord de principe a été conclu. « A été abordé, également, le programme des projets d'investissement que prône le géant mondial de l'acier en Algérie, particulièrement une aciérie à Bellara (Jijel) et une éventuelle exploitation des gisements de minerai à Gara Djebilet. Des projets qui attestent de la fidélité de l'investisseur indien dont la rénovation de la cokerie ne pèsera pas lourd à long terme », ajoutera le partenaire social. La confirmation devait être annoncée officiellement hier à 20h par le directeur général au cours de la 2e phase des négociations. Rappelons que les syndicalistes ont soumis à leur employeur une plateforme de revendications s'articulant autour de quatre points cardinaux. Ainsi, les représentants des travailleurs ont exigé la réhabilitation de toute la cokerie après la fin de l'expertise et sa remise en fonctionnement dans les délais ; le maintien de tout le personnel avec redistribution des tâches ainsi que son statut particulier. Et pour mieux profiter de la période d'arrêt nécessaire pour la rénovation de la cokerie, le partenaire social réclame un programme de formation à l'effet d'assurer la relève.
