Des procès-verbaux destinés à la justice dont on ne connait pas les sanctions puisque les instances judiciaires ne communiquent pas les condamnations infligées aux responsables de ces actes malveillants contre la nature. Il y a la mainmise par une certaine maffia de la steppe sur de vastes étendues comme en témoigne cette série de scandales qui ont secoué plusieurs communes et leur issue devant la justice. Tiaret est menacée par l'avancée inexorable du béton au Sud comme au Nord. Au Nord, c'est l'érosion et la déforestation qui sont les causes du gâchis. Le nouveau POS (plan d'occupation des sols) qui s'étale sur plus de 220 hectares se situe à la lisière des bois, ce qui veut dire que le couvert végétal sera directement affecté. Un couvert végétal qui ne dépasse guère les 7% de la superficie totale de la ville (2000 hectares). Blottie entre deux chaines de montagnes, djebel Ghzoul et djebel Amour, la cité a vu son tissu urbain croitre démesurément pour empiéter, en l'espace de trois décennies, sur de vastes étendues agricoles. Des centaines d'hectares de terres fertiles ont été, de par une répartition spatiale irréfléchie, happés par des cités comme Volani, Leichner, Sonatiba, l'Avenir, Erahma. Cette populeuse cité à elle seule a consommé des dizaines d'hectares où l'on a érigé, populisme oblige, des habitations à l'horizontale. La gestion désastreuse du foncier urbain par L'AFCOT devenue AFWIT (agence foncière) a accentué le désordre en dépit de l'emprisonnement de plusieurs de ses cadres. Il y a une ceinture verte où ce qui est communément appelée la foret suburbaine de Tiaret. Là, les autorités ont désormais projeté la réalisation de la nouvelle ville mais aussi la distribution de 11322 lots de terrain. Au delà du constat amer, des militants écologiques ont depuis longtemps tiré la sonnette d'alarme en plaidant pour une politique de la ville en adéquation avec la loi d'orientation 06 du 20 février 2006. Mohamed Refassi, cadre hydraulicien et président d'«Essalam El Akhdar», une association qui a été de tous les combats, trouve que «Tiaret a été victime d'une maffia qui a dilapidé le foncier urbain et continue à le faire avec voracité jusqu'à pénétrer dans certains périmètres censés être protégés», et rappelle les épisodes liés à «l'anarchie instaurée par la concession de terres dans le cadre de l'auto-construction par toutes les assemblées communales passées». Les exemples de «Ettefah1, 2 et 3» en sont l'illustration. Des lotissements ont été créés pour permettre aux gens introduits d'installer au nom de la fratrie d'immenses terrains où ont poussé, comme des champignons, de luxueuses villas au détriment de la politique de la ville qui implique, dira le président d'Essalem El Akhdar, de «faire cesser ce bradage au nom de l'investissement», «préserver l'écosystème et interdire la dilapidation du domaine public» et «réhabiliter la foret suburbaine dite des pins en y interdisant les constructions et surtout tenter une approche rationnelle qui tient compte de la problématique dans son ensemble et pas uniquement pour toucher à certains de ses aspects».