Un ouvrage consacré au poète Si Lbachir Amellah (1856-1931) vient d'être publié conjointement par Tassadit Yacine et l'association culturelle tamazight Lbachir Amellah (ACTLA). Paru aux Éditions Sefraber en France, l'ouvrage tant attendu par les amateurs du verbe kabyle ancien contient un riche répertoire poétique recueilli par un collectif de collaborateurs se nommant Tiwizi Umellah. Ce dernier s'est donné beaucoup de peine pour réussir à collecter plus de 400 poèmes du natif du village Ichkaben, dans la commune de Feraoun, que la mémoire collective a pu jalousement garder un peu partout dans la Kabylie. «La figure singulière de Lbachir Amellah dans la vallée de la Soummam mérite d'être connue car elle est porteuse d'une histoire et d'une mémoire, spécifique certes, à la région mais surtout partie intégrante d'un monde amazigh aujourd'hui morcelé et peu étudié», écrit Tassadit Yacine dans l'introduction du livre. En plus de la variété des thèmes traités par «la parole improvisée» du poète, dont l'errance, la vie, l'adoration, la malchance et la déception, le livre propose au lecteur les différentes rencontres poétiques dont Si Lbachir Amelllah a eu avec les grands poètes de son époque, à l'image de Si Mohand Umhand, Arezki Aâidli, Cheikh Mohand Ulhoucine et Si Ali n Smail n Hendou. Pour l'écrivaine de L'Izli ou l'amour chanté en kabyle, par rapport à Si Mohand «dont il était à la fois l'ami et le disciple», Si Lbachir Amellah «avait une conscience plus claire de la nation comme on peut le voir dans le poème suivant : L'Algérie est belle/Les journaux en parle/Elle est appréciée à Paris / Les Bateaux fondent les vagues /Leurs canons la protègent/Ainsi que les saints des lieux». Selon Khelaf Hara, président de l'ACTLA, une vente dédicace du livre a été programmée à l'occasion de la célébration du 20 avril au village natal du poète dans la commune de Feraoun.