Une fois de plus, il se confirme que l'on ne va pas à une compétition aussi importante que la Coupe d'Afrique comme si on allait à un bal. L'équipe algérienne vient d'encaisser une lourde défaite qui fera date. Les premiers qui doivent assumer pleinement ce cuisant échec ce sont le président de la FAF et le coach national. Ce n'est point un raccourci mais une vérité qu'il faut méditer. Les premiers responsables de cette équipe nationale ont fait trop de compromis lors de la préparation d'avant-compétition qu'ils ont fini par multiplier les compromissions. Ensuite, il y a les joueurs, dont la plupart résident sur le vieux continent, qui se sont adonnés à cœur joie à des récréations extra-sportives oubliant au passage qu'une coupe continentale était en préparation. Ces écarts ont été vite signalés par la presse, mais aussitôt étouffés par des réactions officielles qui ont cru régler les problèmes qui se posaient à l'intérieur de la sélection en marginalisant les journalistes. Au Castellet de Toulon, plusieurs joueurs étaient plus préoccupés par leurs contrats publicitaires que par le travail. Les responsables de la fédération se sont permis d'accorder des permissions aux athlètes pour aller fêter le réveillon au moment où d'autres formations multipliaient les matches de préparation. Au même moment, tous les supporters de l'équipe nationale étaient étonnés de voir Saïfi et Meghni du côté de Soustara pour les besoins d'un tournage publicitaire alors qu'ils étaient censés être sur le terrain de travail. Saâdane qui faisait valoir son titre de spécialité en méthodologie sportive ne voulait point reconnaître la gaffe du choix du lieu de la préparation. Sous un thermomètre glacial, les joueurs n'ont vraiment pas pris plaisir à mettre le nez dehors. Et lorsque l'on saute d'un moins zéro à trente-huit degrés, bonjour les dégâts. Forts de leur exploit à Khartoum, les joueurs ne voulaient pas se plier au règlement intérieur, d'où le déplacement en urgence du président de la fédération pour mettre de l'ordre dans la maison. Une fois sur place, il fallait beaucoup plus discuter du barème des indemnités que de la discipline. Tout le monde s'est mis à jongler avec les chiffres. Bref, une multitude de problèmes qui ne présageaient rien de bon même si les responsables de l'équipe ont tenté d'user de la langue de bois pour rassurer les Algériens. Le premier match des Algériens ne devait pas poser un très gros problème pour un onze face au Malawi. Pourtant ce fût un véritable cauchemar. Prendre trois buts sans pouvoir en rendre un seul face à une équipe considérée comme étant le petit Poucet de cette compétition africaine, il y a de quoi se poser des questions sur l'avenir de la sélection nationale. La victoire face à l'Egypte étant consommée depuis longtemps, les joueurs algériens ont continué à vivre sur un nuage. Remettre pied sur terre de cette façon, cela donne des migraines à des Algériens qui n'en revenaient pas de cet échec. Certes, il reste encore deux rencontres dans ce groupe, mais il faut reconnaître que la composante de la sélection nationale ne nous a édifié sur aucun progrès à même d'entretenir l'espoir. La gestion de la participation en Coupe d'Afrique a été en deçà de ce qui doit être réalisé en pareille circonstance. Que sera alors notre préparation pour le Mondial ? La question a frôlé les esprits hier au détour d'une défaite qui ne sera pas digérée aussi facilement. Pour la fédération et pour Saâdane, il serait temps de remettre les compteurs à zéro car il serait malheureux de vivre sur la victoire face à l'Egypte pendant plusieurs années ,comme nous l'avons fait jusque-là avec le succès face à l'Allemagne.