De nouvelles mesures oppressives à l'encontre des prisonniers palestiniens ont été décidées mercredi par le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Guilad Erdan. Parmi ces mesures, l'arrêt du partage des prisonniers dans les cellules selon l'appartenance politique de chacun, la restriction des visites familiales, la diminution des dépôts d'argent par les familles de prisonniers qu'ils dépensent dans les cantines des prisons, l'interdiction de cuisiner dans les pavillons et les cellules, la restriction de l'utilisation de l'eau et d'autres mesures qui facilitaient un peu la vie aux prisonniers. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi, Guilad Erdan, membre du parti de droite du Premier ministre Benyamin Netanyahu, le Likoud, a indiqué que «le premier changement serait de retirer aux prisonniers le droit de partager leur cellule ou leur aile avec d'autres membres de leurs factions respectives». Il a déclaré également que de nouvelles restrictions limiteraient «l'autonomie» dont jouissent les détenus. Ainsi, les prisonniers verront également leur «consommation d'eau limitée et leur possibilité de cuisiner pour eux dans leur aile de la prison restreinte». Ces décisions prises quelques mois avant les élections générales israéliennes anticipées, prévues au mois d'avril, semblent faire partie de la propagande électorale de la droite israélienne et du parti Likoud. En tous les cas, c'est l'avis des prisonniers palestiniens, plus de 6000 actuellement, dont 54 femmes, des centaines d'enfants et des centaines de malades qui souffrent de la négligence médicale. Les prisonniers palestiniens sont de véritables otages vivant dans des conditions difficiles, et qui menacent d'aller au bras de fer avec les autorités pénitentiaires israéliennes. Dans un communiqué publié jeudi, les prisonniers palestiniens ont déclaré leur rejet des mesures punitives prises par le ministre israélien de la Sécurité intérieure et ont menacé d'une «intifadha» dans les prisons. Ils ont appelé la population palestinienne et les différentes factions à les soutenir sur le terrain. Une commission conjointe composée de différentes factions palestiniennes a qualifié, jeudi, les nouvelles mesures annoncées par Israël à l'encontre des prisonniers palestiniens de «déclaration de guerre». Lors d'une manifestation organisée devant le siège du Comité international de la Croix-Rouge à Ghaza, Ismail Radwan, haut dirigeant du mouvement Hamas et membre de la Commission des prisonniers des factions islamiques et nationales, a affirmé que les mesures israéliennes «sont rejetées». «Les nouvelles mesures israéliennes à l'encontre de nos prisonniers n'affecteront pas leur détermination et ne nous forceront jamais à mettre un terme à notre lutte contre l'occupation», a dit M. Radwan. Le président du Club des prisonniers palestiniens, Kadoura Fares, a estimé de son côté que les décisions israéliennes ont un caractère «fasciste et raciste», visant à servir la personne du ministre israélien de la Sécurité publique, Guilad Erdan, en vue des prochaines élections. «Les prisonniers cette fois n'auront pas recours à la grève illimitée de la faim mais plutôt à la désobéissance et la rébellion», a ajouté Kadoura Fares à la presse. Fares Chahine