Inappropriée. C'est ainsi que qualifie le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, la décision des Américains et des Français de soumettre les voyageurs algériens à un contrôle spécifique au niveau de leurs enceintes aéroportuaires. La réaction du ministre, qui intervient deux semaines après la mise en application de ces mesures, est loin de la fermeté cubaine ou de la « colère » nigériane, deux nations également mises sur la liste noire de la Maison-Blanche. L'ambassadeur US convoqué D'un ton « mou », M. Medelci a rappelé hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio algérienne, la convocation lundi dernier de l'ambassadeur US par son département, lequel a également convoqué, comme il le souligne, l'ambassadeur français quelques jours auparavant, plus précisément le 5 janvier, pour le même motif. « J'ai également écrit à mon homologue Bernard Kouchner lui demandant de clarifier la situation », ajoute le ministre, souhaitant que « des solutions fiables » puissent être trouvées à cette affaire avant la visite du ministre français des Affaires étrangères en Algérie. M. Medelci estime que cette mesure constitue une « solution artificielle » à un « problème réel ». Selon lui, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, effectuera une visite à Alger en février prochain. Elle sera la deuxième en trois ans. Ce déplacement devait avoir lieu en janvier, mais il a été reporté de quelques semaines. Il annonce par la même la visite prochaine de responsables américains en Algérie, dont le ministre de la Justice pour « signer un accord en matière de coopération judiciaire » et une délégation d'hommes d'affaires en vue de « parachever le processus de coopération économique ». Comme pour dire que les relations entre les deux pays se portent bien. Renforcer l'investissement français en Algérie Par ailleurs, et concernant les relations algéro-françaises, le ministre estime qu'il est nécessaire de faire la part des choses : « Nos relations avec la France sont d'abord humaines et économiques. Notre but est de renforcer la présence de l'investissement français en Algérie en dehors des hydrocarbures. Nous voulons aussi une amélioration des conditions de vie de nos ressortissants en France. » Affirmant qu'aucune date n'est fixée pour une visite du président Bouteflika à Paris en 2010, M. Medelci indique que la France devrait faire un effort plus soutenu pour débarrasser les relations entre les deux pays du poids du passé. Il évoque dans ce sillage la question des archives détenues par la France qui n'a toujours pas été réglée. « Nous avons demandé, affirme-t-il, à la France de nous restituer les archives. La réponse n'a été que partielle. Nous ne sommes pas satisfaits. J'ai demandé à mon homologue Bernard Kouchner à ce qu'on ouvre le dossier des archives de sorte que l'Algérie reprenne complètement les archives. Nous n'avons reçu aucune réponse claire à cette demande. » Il relève aussi la question de la circulation et du séjour des ressortissants algériens et leurs familles en soulignant l'ouverture de négociations pour réviser l'accord franco-algérien de 1968. M. Medelci a abordé également la question de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au sud algérien dans les années 1960 en rappelant la mise en place d'un groupe de travail mixte qui planche sur la question notamment des zones contaminées.