Le pays le plus pauvre du continent américain, Haïti, a été secoué par un puissant tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l'échelle ouverte de Richter, dans la soirée de mardi. Il y aurait plus de 100 000 morts, selon les premières estimations officielles. La situation était « chaotique », hier, dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, où plusieurs hôpitaux ont été détruits. Il s'agit là d'un grand désastre pour un pays déjà frappé, ces dernières années, par une série de catastrophes naturelles meurtrières. Haïti compte une population d'environ 9 millions d'habitants, dont plus de 2 millions vivent à Port-au-Prince et ses environs. Dès l'annonce de ce séisme, la communauté internationale s'est mobilisée, durant toute la journée d'hier, pour porter secours à une population désemparée qui n'a pas fini de compter ses désastres. Des centaines de victimes disent certains, des milliers disent d'autres, seraient à déplorer suite à un séisme dévastateur d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter qui a frappé mardi à 16h53 (heure locale) l'île de Haïti, plus précisément à 15 km à l'ouest de la capitale, Port-au-Prince. La terrible secousse, qui a duré plus d'une minute, était tellement forte qu'elle a fait exploser les véhicules sur la route. La principale secousse a été suivie de deux répliques très fortes, évaluées à 5,9 et 5,5 sur l'échelle de Richter. Même les édifices publics officiels n'ont pas échappé aux conséquences du tremblement de terre. Le palais présidentiel s'est effondré, ainsi que divers sièges de ministères, des centres hospitaliers, des églises, des universités et des établissements scolaires ont été ébranlés comme des châteaux de cartes. Le président René Préval a survécu ainsi que son épouse à cette effroyable catastrophe naturelle qui affaiblit davantage les capacités de ce plus pauvre pays des Amériques. Hier, des scènes d'apocalypse dominaient dans les rues de Port-au-Prince ; hommes, femmes et enfants erraient toujours sous l'emprise du choc de la veille soit à la recherche de proches ou offrant leur aide pour les secours. Comme tout lendemain de catastrophe, le chaos est visible et matérialisé sur les routes défoncées et les bâtisses de Port-au-Prince qui compte ses milliers de morts dont de nombreux corps jonchent le sol, comme le rapportent de nombreux médias. Selon l'institut américain de géophysique USGS, Haïti n'a jamais connu un séisme d'une telle ampleur depuis au moins un siècle. La violence du séisme était telle qu'il a été ressenti vers l'ouest jusqu'à Santiago de Cuba et vers l'est sur une grande partie du territoire dominicain. Plusieurs hôtels se sont écroulés du fait de la secousse, dont le Montana comptant 200 disparus. Installé à l'hôtel Christopher, le quartier général de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah) comptant 11 000 personnes, a été détruit et le premier représentant des Nations unies, le Tunisien Hedi Annabi, y a perdu la vie. Trois Casques bleus jordaniens, quatre brésiliens et huit chinois ont trouvé la mort et dix autres sont portés disparus. L'Unesco a aussi indiqué être sans nouvelles de ses quatorze employés en Haïti. Les secours peinaient à se frayer un chemin vers les centres de soins à cause de l'obstruction des routes par les décombres des immeubles et édifices. Les moyens de communications déjà très rudimentaires ont été fortement endommagés et il était pratiquement impossible de se déplacer d'un quartier à un autre de cette ville de 2 millions d'habitants. Alors que les secours déployés par les missions de Médecins sans frontière, de la Croix-Rouge et d'autres instances tentaient de soigner les blessés, des pillards ont profité de cette triste occasion pour dépouiller les supermarchés. Qualifiant la situation de « catastrophe majeure », l'ambassadeur haïtien aux Etats-Unis a lancé un appel à l'aide à la communauté internationale. Des échos à cet appel se sont fait ressentir un peu partout dans le monde, à commencer par le président Barack Obama qui a tenu une réunion d'urgence pour aider « le peuple d'Haïti ». Le commandement sud du Pentagone, basé à Miami, a été chargé d'estimer les besoins et d'acheminer le plus vite possible l'aide humanitaire. Le Venezuela, le Canada, le Brésil, l'Espagne et la France ont aussi dépêché des aides à destination de ce pays démuni et dévasté. A noter que l'île d'Haïti, composée de 9 millions d'habitants, a déjà été affectée en 2008 par une série d'ouragans qui ont fait plus de 800 morts et un million de sinistrés. L'ancien président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, vivant en exil en Afrique du Sud, a exprimé ses condoléances à ses compatriotes en qualifiant ce séisme de « tragédie qui défie l'endettement, une tragédie qui oblige à faire preuve du plus grand degré de compassion et de solidarité », dit-il dans un communiqué.