Trois points essentiels se dégagent de la grève de la SNVI. D'abord, la mise en cause de l'UGTA. La centrale est bien implantée dans le milieu ouvrier et dans les grands complexes industriels. Là, on assiste au début de la fin de cette situation. Abdelmadjid Sidi Saïd devrait sérieusement prendre en compte cet état de fait, déjà que les secteurs de l'éducation, de la Fonction publique et de la santé ont quitté le giron de l'UGTA. Il ne lui reste que Sonatrach et Sonelgaz ! Deuxième point, le déclenchement de cette grève juste après la tripartite du début décembre 2009 veut dire que ce système de négociation centralisée ne reflète pas la réalité et que l'UGTA ne saisit pas cette réalité. La négociation centralisée que représente la tripartite n'a plus de fondement. Par contre, les négociations sectorielles, celles des ministères avec les syndicats autonomes, ont un effet direct, concret ! Le troisième point concerne les pouvoirs publics qui, en termes de chiffres et d'analyses avancées par les autorités, proposent une Algérie virtuelle, loin de la réalité du terrain. Il n'y a qu'à voir les chiffres du chômage, de l'inflation, etc. Alors que les grèves donnent une idée plus réelle de la situation socio-économique du pays : la situation financière de l'Etat s'améliore alors que le pouvoir d'achat des travailleurs s'effondre. Ces derniers pensent alors qu'ils sont les dindons de la farce. Il faut s'attendre à une année 2010 marquée par une vague de protestations. Ce qui ne s'est pas passé lors de la rentrée sociale d'octobre dernier se déroulera tout au long de l'année. Nous sommes en période post-conflit, la situation financière du pays s'est améliorée, les disparités sont flagrantes, les scandales de corruption chiffrés à des milliards de dinars s'accumulent, le syndicalisme connaît un regain d'activité et les salariés perdent beaucoup de leur pouvoir d'achat !