Cette ambiance est loin d'être le cadre idéal pour le déroulement des épreuves dans la sérénité. Les nerfs et le moral des candidats sont mis à rude épreuve durant ces jours de bac. Pour le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), «ce qui nous interpelle, c'est le fait que les candidats continuent de poster sur leur compte facebook des sujets en quête de réponse». «Ces candidats ignorent-ils qu'ils peuvent être identifiés donc pénalisés de fait ? Si la réponse est positive, c'est encore plus grave», estime Meziane Meriane, secrétaire général de ce syndicat qui soutient que cette «perturbation» profite aux «détracteurs de la ministre». Pour ce syndicat, en plus des décisions «fermes» que doit prendre la tutelle «avec toute la rigueur qui doit s'imposer», notamment en appliquant la loi strictement contre les fraudeurs, le ministère et toute la société doivent être interpellés par ce phénomène du recours à la fraude. «La triche est devenue le moyen le plus simple pour obtenir de meilleures notes. Cela ne doit pas se limiter au traitement des symptômes en excluant les quelques fraudeurs pris en flagrant délit, mais en imposant le respect du travail et la valorisation de l'effort.» Le phénomène de la tricherie via facebook reflète une société en perte de repères. «Réussite à moindre effort et obtenir les meilleures atouts pour des études dans les filières les plus convoitées doit se faire avec le travail et non en se faisant aider avec des moyens illégaux. C'est sur ce point que doit se focaliser le débat sur la refonte du bac qui doit sanctionner tout un cursus», estime, pour sa part, Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves. Pour lui, il est clair que les parents d'élèves et les candidats eux-mêmes sont affectés par toute cette polémique autour de la fraude et de la prétendue fuite, mais ils savent se préserver en essayant de rester éloignés de ce débat. A rappeler que 61 candidats ont été exclus des salles d'examen pour tentative de fraude. La ministre a engagé également une affaire en justice contre les candidats qui balancent les sujets sur internet. Le ministère de la Justice a également décidé d'une enquête préliminaire sur les cas de fraude au baccalauréat via les réseaux sociaux. Cette enquête a été ouverte sur la base des informations rapportées par la presse, faisant état de la divulgation de sujets du baccalauréat via les réseaux sociaux (facebook) et des informations parvenues au procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed des services de la police judiciaire.