A la maison, le Ramadhan est un événement très attendu. Meriem nous dit aimer les festivités, surtout à la tombée de la nuit. «Nous sortons souvent pour faire des achats dans les magasins, notamment des vêtements», ajoute-t-elle. Les réunions de famille sont un moment privilégié pour cette belle Sétifienne diplômée en droit. «Même si des amies m'invitent, je préfère rester avec ma famille.» L'engouement de la famille pour l'événement est palpable. «On commence les préparatifs deux, voire trois mois à l'avance», déclarent, de concert, Fatima et sa mère. Les travaux sont inclus dans ces préparatifs. Cette année, elles se sont occupées du renouvellement de la vaisselle. Outre les assiettes, les verres et les couverts, c'est surtout la poterie nécessaire à la préparation des plats traditionnels qui fait l'objet de nouvelles acquisitions. «La poterie s'abîme vite, parce qu'on l'utilise tous les jours durant cette période.» Elles expliquent, l'œil rieur, qu'elles font également des réserves d'ingrédients-clés à l'avance, tels que le frik pour la chorba, afin de ne pas en manquer et d'éviter la hausse des prix. Lors de la préparation des plats, tout le monde s'attelle à la tâche, y compris Youssef qui s'active dans la cuisine. A la table de cette famille, l'invité est roi. La cuisine sera prise d'assaut au moment de la rupture du jeûne pour laisser place aux invités dans le salon. Fatima aime varier les plaisirs. Ce soir-là, des boureks à la béchamel font leur apparition parmi les autres mets, pour le plus grand régal de tous. L'aspect caritatif du mois de Ramadhan est aussi très important pour Soussou, qui souligne l'importance de la rahma et de la zakat : «Durant le Ramadhan, tu ne peux pas manger si ton voisin ne mange pas ; il faut être attentif et repérer ceux qui n'ont pas.»