Les dernières poches « vertes » de la commune de Dar El Beïda risquent de disparaître à jamais à cause de la convoitise d'une trentaine de personnes. C'est ce qui ressort d'une pétition signée par des centaines de citoyens de Dar El Beïda qui résident près des « terres détournées », précisément au niveau des quartiers Communal et Krim Belkacem. Des assiettes éparses, dont la superficie est estimée à 25 600 m2, soit 2,5 ha, et qui, du point de vue réglementaire, ne sont pas urbanisables du fait de leur proximité avec la rocade sud. « Ces terres constituent les derniers arpents de la commune. Si elles ne sont pas récupérées par la collectivité, nous nous demandons où seront scolarisés nos enfants. L'école mitoyenne à nos cités étouffe ; elle assure une triple vacation, autrement dit l'élève ne suit que 3 heures de cours par jour », explique les résidents des cités des 1100 Logements, de Abdouni 1 et 2 ou encore ceux qui résident à la cité Hambar. Dans un courrier adressé à « l'opinion publique », ces citoyens s'appuient sur le fait que cette assiette a été octroyée « illégalement » du temps où la commune était gérée par une DEC, en 1996. Les constestataires iront jusqu'à accuser l'ancien exécutif d'avoir commis un faux et d'avoir induit l'administration en erreur en déclarant, à l'époque, que les lots en question ont été octroyés dans la transparence totale. Des décisions ont été octroyées sans délibération, avance-t-on encore, alors qu'un passage mentionnant la tenue de celle-ci a bel et bien été noté dans le document attribué aux « bénéficiaires » (ndlr : la décision d'attribution). « D'où faux et usage de faux », accuse la population. Aujourd'hui, le « tout Dar El Beïda » n'hésite pas à considérer ces attestations de « documents de complaisance, paraphés quelque part, loin des yeux indiscrets ». Ce sont les mêmes documents qui ont permis aux « bénéficaires » d'actionner la machine judiciaire lorsque l'autorité locale a décidé de récupérer ses biens, déplore encore la population. Les doléances émises par les citoyens de Dar El Beïda seront d'ailleurs corroborées par l'actuelle APC auprès de laquelle nous nous sommes rapprochés. « Ces terres appartiennent à la réserve communale par la force d'un arrêté de transfert datant de 1979, et qui stipule qu'elles sont destinées à des projets d'intérêt général. L'APC de Dar El Beïda a acheté ces terrains qui appartenaient à la réserve domaniale », soutient le P/APC de Dar El Beïda. Le premier magistrat de la commune tient, en outre, à saluer son prédécesseur (ndlr : un P/APC élu) de n'avoir ménagé aucun effort afin de récuper ce « bien du peuple ». « Nous nous inscrivons dans la même démarche qu'avait initiée l'ancien exécutif communal. Autrement dit, nous ferons tout notre possible pour que cette portion de terre communale puisse servir l'intérêt général. Nous n'avons pas le droit d'hypothéquer l'avenir de nos enfants. Nous devons lancer prochainement plusieurs projets tels qu'un groupe scolaire, une mosquée, une bibliothèque et des aires de détente au bénéfice des cités environnantes », ajoute le maire, en affirmant que les 25 600 m2 « vendus par la DEC » ne sont pas inscrits dans les registres officiels de la commune, « donc la vente est nulle et non avenue ». Ces projets, signale le maire, ont fait l'objet d'une délibération de l'actuel exécutif, en date du 6 décembre 2004. Le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, l'ayant approuvé par décision signée le 16 janvier 2005. Une manière de rappeler que le foncier ne sera plus destiné à des constructions individuelles, comme ne cesse de le rappeler le premier magistrat du pays.