La «Roja» est l'une des trois équipes du continent à n'avoir jamais décroché le célèbre trophée, avec l'Equateur et le Venezuela, tout en ayant participé à quatre finales (1955, 1956, 1979 et 1987). La sélection chilienne avait pourtant inauguré le tournoi en 1916 dans un match contre l'Uruguay, l'équipe qui devait remporter le titre d'une première édition organisée par l'Argentine. Depuis, la «Roja» a entamé un long chemin de croix de près d'un siècle, malgré 37 participations à ce tournoi emblématique. Pour cette 44e édition de la Copa, le Chili, pays hôte, arrive en finale invaincu, fort de quatre victoires et d'un match nul, inspiré par son méthodique entraîneur, l'Argentin Jorge Sampaoli. Avec des séances d'entraînement privées et entourées de strictes mesures de sécurité, Sampaoli a peaufiné sa stratégie avec ses joueurs, une génération dorée sur le point de disputer le match le plus important de sa vie. «Arriver à la finale nous remplit d'espoir et de satisfaction», a assuré Claudio Bravo, gardien de but et capitaine de l'équipe.
«Motivation garantie» Le Chili affrontera aujourd'hui son ennemi juré, l'Argentine. Et dans cette rivalité, la balance penche clairement du côté de cette dernière, que la Roja n'a jamais battue en 24 confrontations en Copa. Si le palmarès du Chili est vierge, celui de l'Albiceleste est bien garni, bien qu'elle vive une longue traversée du désert : elle veut mettre fin à une période de 22 années sans titre depuis sa victoire dans la Copa America en 1993, et égaler l'Uruguay qui a remporté 15 trophées. L'Argentine, finaliste de la dernière Coupe du monde, arrive à Santiago avec la mégastar Lionel Messi à la tête d'une sélection d'individualités qui a écrasé le Paraguay en demi-finale 6-1. Méfiance cependant, car la ferveur de 45 000 spectateurs déchaînés qui vont remplir le Stade national de Santiago, théâtre de cet ultime duel, peut aussi donner des ailes à Arturo Vidal, Alexis Sanchez et les autres. «L'histoire nous a enseigné que nous n'avons jamais été favoris, mais nous sommes pleins d'énergie et d'enthousiasme», a martelé jeudi Bravo en conférence de presse. «Nous sommes ceux qui peuvent transmettre durant 90 minutes une immense joie», a-t-il ajouté, s'insurgeant contre le pessimisme de certains médias chiliens sur l'issue du match. Conscient de la pression du public sur ses joueurs, Jorge Sampaoli a cherché divers moyens pour motiver ses troupes et les distraire, comme déjeuner à l'extérieur du bunker de la «Roja» ou recevoir leurs familles et rencontrer des supporteurs. «La motivation dans une finale est garantie. Mais nous devons veiller à gérer certaines craintes, une certaine anxiété», a confirmé Sebastian Beccacece, adjoint du sélectionneur.