La « Roja » tient son billet pour la finale de « sa » Copa 2015. Il ne reste plus qu'un match à remporter, samedi dernier, contre l'Argentine ou le Paraguay, à l'équipe de Jorge Sampaoli pour rentrer dans l'histoire après quatre finales perdues depuis la création de l'épreuve en 1916. La logique a été respectée pour le Chili qui, depuis le début du tournoi, est l'équipe qui a fait la plus forte impression avec quatre victoires en cinq matches et 13 buts marqués. Mais le Pérou, équipe-surprise du dernier carré, a failli transformer cette 77e édition du sulfureux « clasico du Pacifique » en cauchemar. Dès la 9e minute, Jefferson Farfan a fait trembler les 45.000 spectateurs de l'Estadio Nacional : sa tête sur un centre de Paolo Guerrero percutait le montant droit du but chilien. La défense chilienne, privée de Gonzalo Jara, suspendu deux matches pour avoir mis un doigt dans les fesses d'Edinson Cavani en quart de finale, a souffert face à la puissance et la rapidité du duo Guerrero/Farfan. Zambrano exclu A la 17e minute, Guerrero s'est joué de deux défenseurs et a trouvé en retrait son capitaine, Carlos Lobaton, dont la frappe a frôlé le but de Pedro Gallese. Le tournant du match est survenu à la 20e minute avec l'exclusion de Carlos Zambrano qui, en dégageant son camp et emporté dans son élan, a donné un coup de pied dans le dos de Charles Aranguiz. Le défenseur péruvien de Francfort s'était déjà signalé à deux reprises : une altercation dès la 3e minute avec Arturo Vidal et un avertissement trois minutes plus tard pour un tacle dangereux. Réduit à dix, le Pérou a plié : Jorge Valdivia s'est offert la première occasion dangereuse à la 28e minute, puis à la 34e minute, le milieu offensif de Palmeiras a décalé Alexis Sanchez, qui a impeccablement centré pour Vargas dont la reprise à bout portant était détournée de justesse par un défenseur. Le Chili a concrétisé sa domination à trois minutes du terme de la première période sur un nouveau centre de Sanchez, qui percutait le montant gauche du but péruvien : malgré deux défenseurs et un dribble raté, Vargas trompait Gallese. Guerrero surpris par l'arbitre Au retour des vestiaires, le Pérou a fait passer un sale quart d'heure à des Chiliens complètement décontenancés face à l'agressivité de leurs adversaires. A la 60e minute, le Pérou a logiquement égalisé : sur un contre rapidement mené, Gary Medel, à la lutte avec André Carrillo, a propulsé dans son propre but un centre de Christian Ramos. Mais il n'aura fallu que trois minutes au Chili pour reprendre l'avantage grâce à une frappe limpide de Vargas de 20 m qui a surpris Gallese. Avec l'entrée de son emblématique buteur, Claudio Pizarro, la « Blanquirroja » a jeté ses dernières forces dans la bataille, mais n'a pas réussi à revenir au score. « On a livré un bon match, surtout quand on pense qu'on était un de moins qu'eux. On s'est battu jusqu'au bout », a apprécié Guerrero. « Mais beaucoup de décisions de l'arbitre m'ont surpris : leur premier but était par exemple hors-jeu », a-t-il regretté. Alors que des milliers de supporteurs descendaient dans les rues de Santiago crier leur joie, le sélectionneur, Jorge Sampaoli rêvait à haute voix : « Atteindre la finale de cette Copa à domicile était à la fois un rêve et une obligation. Maintenant, nous avons un nouveau rêve, celui de remporter le titre ».