Depuis son inauguration en 1976, la maternité de la commune d'Aït Yahia Moussa, à 30 km au sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, n'a jamais enregistré d'améliorations en matière de services, et continue de fonctionner avec un déficit flagrant en moyens matériels et humains. Cette structure située près du centre de santé du chef-lieu, est censée couvrir cette commune de plus de 20 000 habitants répartis sur 39 villages. Quatre sages-femmes y travaillent jour et nuit, assistées des 4 infirmières, mais cette structure ne dispose ni d'un gynécologue, ni d'un médecin généraliste pour les consultations et la prise en charge des parturientes. Ainsi, ces insuffisances ont poussé ces dernières années la population de la région à ignorer complètement l'existence de cette structure, préférant se déplacer sur plus de 20 km pour se rendre dans les structures publiques des villes limitrophes, comme Draâ El Mizan et Draâ Ben Khedda, et cela, malgré les frais supplémentaires et les risques encourus. « J'ai évacué ma femme une fois en urgence dans cette maternité d'Aït Yahia Moussa, malheureusement en l'absence d'un médecin, le personnel m'a conseillé de la transférer à l'hôpital de Draâ El Mizan, et c'est la même situation qui se répète à chaque fois », s'indigne un habitant de la commune. En effet, cette structure a enregistré au cours de l'année dernière seulement 12 accouchements estimés faciles et non compliqués. Un nombre jugé très faible, si on le compare au nombre de naissances inscrites au service d'état civil de la commune pour la même année. Cette situation ne laisse pas indifférents les habitants de la commune, qui ne cessent d'exprimer quotidiennement leur mécontentement devant le manque de réaction des responsables du secteur de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou.