Ce classement a été révélé, hier, par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne 1. La ministre a qualifié les résultats de «modestes». Le taux national de réussite aux BEM est de 53,97%, le plus modeste depuis les cinq dernières années. «Les résultats du Brevet de l'enseignement moyen (BEM) sont les moins bons depuis plusieurs années. Ils reflètent le niveau réel des élèves», estime Messaoud Amraoui, secrétaire national chargé de l'information à l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef). «La régression dans les résultats, malgré des sujets abordables et des barèmes favorables aux élèves, reflète les difficultés dans lesquelles évoluent les élèves du secondaire, dont les plus importantes sont relatives à la surcharge des classes et à l'incapacité des enseignants à diriger dans de bonnes conditions des classes surchargées», analyse M. Amraoui, qui estime que les taux avancés par le passé étaient loin de la réalité. «Les résultats de cette session sont réalistes et loin de toute surenchère», précise-t-il. M. Amraoui exprime également les inquiétudes de son syndicat sur le taux d'échec qui concerne presque la moitié des élèves. Même si le nombre des élèves qui passeront en cycle secondaire sera plus élevé avec l'inclusion de la moyenne annuelle, les établissements scolaires connaîtront une augmentation des effectifs de la quatrième année moyenne, ce qui accentuera les difficultés liées à la surcharge. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a une autre lecture des chiffres. Pour Nouar Larbi, coordinateur national de ce syndicat, le taux enregistré s'explique par la méthode d'évaluation à laquelle les élèves sont soumis qui est en «décalage» avec le mode d'enseignement choisi. «Le mode d'évaluation tient compte de toutes les matières, ce qui est assimilable à du bourrage. Le BEM, tel que conçu et appliqué actuellement est plutôt de tendance littéraire. Les coefficients des matières littéraires représentent le double des coefficients des matières scientifiques, ce qui fausse complètement le système d'orientation vers le secondaire, où paradoxalement les élèves aux moyennes élevées sont orientés vers les filières scientifiques et techniques», relève encore M. Larbi. La refonte de l'examen, à travers la révision des coefficients et la réduction des matières, a déjà figuré parmi les recommandations de la conférence sur l'évaluation de la réforme qui attend application. Le Cnapeste plaide pour la revalorisation de l'enseignement professionnel resté sans issue en Algérie. «Il faut que la formation et l'enseignement professionnels soient une issue pour les élèves qui ne peuvent plus évoluer dans l'enseignement général.» A souligner que ce secteur est déconsidéré aujourd'hui, c'est pour cela que les élèves et leurs parents font tout pour l'éviter, quitte à s'infliger un cursus scolaire sans perspective de réussite.