Des professeurs et des inspecteurs d'éducation physique et sportive interpellent le ministère de l'Education nationale sur le système d'évaluation dans cette matière pour les examens du baccalauréat et du Brevet de l'enseignement moyen (BEM). Pour la session de 2016, le ministère de l'Education nationale a, pour rappel, décidé que la note attribuée pour cette matière pour le bac et le BEM sera équivalente à la moyenne obtenue lors des trois trimestres de l'année, gardant ainsi les épreuves du bac sportif pour les candidats libres uniquement. Selon le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), ce système visant à réduire le coût des épreuves, notamment, car nécessitant la mobilisation d'effectifs, est entaché d'irrégularités. Se référant aux différents rapports des inspecteurs et professeurs de cette matière, le Cnapeste révèle en effet plusieurs dysfonctionnements qui pourraient pénaliser des élèves si la tutelle ne réagit pas à temps, regrettant par la même occasion que la décision de supprimer le bac sportif pour les élèves scolarisés n'ait pas été prise selon la réalité de tous les établissements scolaires du pays. Le Cnapeste s'interroge notamment sur les modalités d'évaluation des élèves des classes de terminale dites spéciales, regroupant généralement des redoublants et qui ne disposent pas, durant l'année scolaire, de séances de sport et ne sont pas donc notés sur cette matière. «Ces élèves, qui sont donc dispensés de cette matière le long de l'année scolaire, le seront-ils pour le baccalauréat ou seront-ils sanctionnés ?» s'interrogent les enseignants du Cnapeste. Le syndicat évoque également le cas de nombreux établissements privés du moyen et du secondaire dans lesquels cette matière n'est pas dispensée aux élèves des classes d'examen. Le rapport s'inquiète aussi du sort des élèves évalués durant deux trimestres et dispensés pour le troisième, ou l'inverse, par une justification médicale. «La mesure prise par le ministère n'a pas détaillé les critères d'évaluation pour ces cas», explique un communiqué du Cnapeste. Le syndicat révèle en outre que les inspecteurs de cette matière ont déjà proposé une «restructuration» de cet examen, en maintenant l'épreuve pour les candidats au BEM et au bac, mais en modifiant le mode d'examen, explique le Cnapeste, dénonçant le fait que la suppression des examens sportifs ne soit pas accompagnée de textes explicatifs et de détails suffisants pour la communauté scolaire. L'évaluation sur la base des moyennes annuelles dans la matière «contredit le principe de la justice et de l'équité entre les élèves», prévient le Cnapeste, qui constate que les critères d'attribution des notes diffèrent d'un professeur à un autre, d'un établissement à un autre… «Les enseignants subissent la tension des élèves réclamant de meilleures notes et cela risque de durer encore en l'absence de barème neutre», explique le syndicat.