Des citoyens refusent de payer les factures d'électricité en raison des chutes de tension qui endommagent leurs appareils électroménagers. Dans la commune d'Aghbalou, une localité perchée à plus de 700 m d'altitude et sise à 70 km à l'est de Bouira, l'on est encore à se chamailler autour de l'électricité. Cela fait déjà quelques années, certains citoyens de cette commune refusaient de payer leurs créances auprès de la Sonelgaz. Le refus, attribué dans un premier temps (2000–2001) à l'adhésion de la population locale au mot d'ordre des Arouch portant refus de payer les créances d'électricité pour cause d'inclusion de la taxe revenant à l'ENTV (unique télévision boudée par la population de Kabylie à cette époque), n'a pas tardé à faire son bonhomme de chemin parmi les citoyens qui trouvent d'autres griefs pour bouder les factures de la Sonelgaz. A présent, les créances détenues par cette société sont pour le moins lourdes au niveau de cette commune, si l'on croit certains responsables de la société publique. Au niveau de la wilaya, nos interlocuteurs précisent que cette facture des pertes est estimée à plusieurs milliards de centimes et dont la majeure partie est enregistrée dans la zone relevant de l'agence Sonelgaz de M'Chedallah dont dépend administrativement la commune d'Aghbalou. Les responsables de la Sonelgaz au niveau de la wilaya estiment les créances non recouvertes à plus de 40 milliards de centimes, ce à quoi s'ajouteront les pertes engendrées par les actes de vandalisme sur les lignes électriques et les branchements illicites dont le montant est estimé à plus de 280 millions de centimes. Une situation qui met à mal cette société publique dont le directeur (nouvellement installé) déclarait dernièrement sur les ondes de la radio locale que son entreprise a engagé plusieurs projets à son compte et dans plusieurs endroits. Evoquant le cas d'Aghbalou, le même responsable dira que des initiatives ont été prises pour mettre un terme à ce conflit qui n'a pas droit de cité et plaide pour une solution à l'amiable. Ce que les habitants d'Aghbalou voient d'un autre œil, c'est le fait que leur localité demeure à ce jour privée d'une bonne prestation en la matière. Certains, qui en dépit du fait qu'ils sont favorables à un règlement à l'amiable du passif cumulé, demeurent sceptiques quant à la faisabilité des engagements pris par les responsables de wilaya notamment. A ce stade, et dans une lettre adressée, en date du 22 décembre dernier, au directeur de la division distribution de Sonelgaz à Bouira, un citoyen de ce village répondant aux initiales D.M., sollicitera des dédommagements quant aux dégâts qui lui auraient été occasionnés à cause des fréquentes coupures d'électricité. L'auteur de cette lettre qui écrivit que « le réseau électrique dans plusieurs quartiers du village de Takerboust, dont le mien, est constamment instable ; la faiblesse du courant est telle que les chutes de tension y sont si fréquentes, été comme hiver, que beaucoup de nos appareils électroniques et électroménagers ont subi des dommages parfois irréparables », ajoutant que « pour remédier à ce problème, il faudrait généraliser l'usage des fils torsadés à Takerboust-zone exposée aux vents violents- et alléger les transformateurs existants en équipant d'autres quartiers par de nouveaux transformateurs ». Evoquant le non-paiement des factures par les citoyens, l'auteur de la lettre dira : « Ce n'est qu'en améliorant vos services que vous convaincrez les abonnés de notre village à payer leurs factures. Car ce n'est tout de même pas logique qu'on paie une source d'énergie anormalement distribuée via un réseau en perpétuelle panne et qui provoque des dégâts dans nos ménages ! » C'est dire que le problème est assez difficile à résoudre que ne l'imaginent les responsables ayant cru convaincre des citoyens blasés et n'ayant que trop souffert de plusieurs années d'insouciance des services compétents. Le règlement du conflit dépend de la manière par laquelle les responsables vont agir pour enrayer le problème des chutes d'électricité à ce niveau, et après, aborder la question des créances à apurer.