– Quel est l'objectif de cette manifestation culturelle ? En 2004, un très important colloque international (à Béjaïa et à Wedris) avait mis en avant la contribution scientifique de ce savant, ainsi que sa dimension spirituelle. Depuis, de nombreuses publications le concernant sont parues en Hollande, en France, au Liban, etc. En particulier, un article publié dans The Cambridge Journal (Oxford University Press) a analysé en détail ce qui s'était passé lors de ce colloque. Ceci prouve que l'histoire de la Vallée de la Soummam intéresse la communauté internationale. Nous devons donner à nos jeunes des repères. Il est important de faire savoir que ce savant est originaire de la région de Sidi Aïch. L'APC de Tinebdar, qui a eu l'idée d'organiser cette manifestation, a pensé qu'un festival était le moyen le plus approprié. – Pourquoi pensez-vous que Abderrahmane al-Waghlisi est un repère ? Parce que les travaux, en particulier les consultations juridiques, de Abderrahmane El Waghlisi ont permis de faire le lien entre la loi musulmane et les coutumes locales. (`Urf ou `Ada). Par ailleurs, son comportement avait été exemplaire. Il n'avait jamais eu de contact avec les princes (le pouvoir), malgré ses fonctions de muphti et de Cheikh El Djamaâ à Béjaïa. – Est-il facile d'organiser un tel festival ? La première difficulté a été de concevoir un programme en rapport avec la dimension du personnage. Pour le mettre en œuvre, le comité d'organisation a bénéficié du soutien de très nombreux partenaires, notamment de celui des APC environnantes et du mouvement associatif. Quant au financement, il provient principalement de sponsoring. – Vous avez organisé dans le passé plusieurs colloques et des rencontres-débat sur l'histoire de Béjaïa. Qu'est ce que vous conseillez aux militants du mouvement associatif qui essayent de se lancer dans ce domaine ? Il faut éviter de faire du bricolage. L'organisation du colloque de 2004 sur El Waghlisi avait demandé plus de cinq ans de préparation. Par ailleurs, il faut travailler en collaboration avec toutes les institutions concernées, en évitant d'empiéter sur les prérogatives des autres.