Pour des raisons non encore révélées, M. Djemaâ a été relevé de ses fonctions pour être – aussi étrange que cela puisse paraître – remplacé par un wali novice en la personne de Silmi Belkacem, qui n'a géré la wilaya de Relizane que pendant quelques mois en qualité d'intérimaire. Ce qui n'est pas sans préoccuper les Tamanrassetis, qui confirment encore une fois l'absence de volonté de relancer la locomotive de développement dans cette wilaya qui s'apprête, de surcroît, à accueillir deux nouvelles wilayas déléguées avec leur lot de problèmes. Il s'agit en l'occurrence d'In Guezzam et d'In Salah, situées respectivement à 400 et 700 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset. Des défis majeurs attendent les nouveaux chefs d'exécutif qui devront d'abord trouver la bonne formule pour se réconcilier avec une population qui, gavée de promesses jamais tenues, n'a plus confiance en ses responsables. C'est probablement l'une des raisons qui fait de ce large mouvement dans le corps des walis un non-événement à In Salah. Dans un langage empreint de fiel contre les pouvoirs publics, les habitants de cette collectivité secouée, faut-il le rappeler, quatre mois durant par des protestations contre l'exploitation et l'exploration des ressources schisteuses, n'entrevoient aucun changement avec «l'avènement d'un wali délégué qui travaillera sous la houlette d'un wali novice. Notre wilaya est, à l'exemple de plusieurs autres wilayas du sud, l'éternel champ d'expérience de ces oligarques et tenants du gouvernement malintentionnés. Nous disposons de suffisamment de richesses pour faire de cette région l'éden terrestre. Mais la réalité est toute autre», s'indigne Mohamed B. Plus sceptiques, les habitants de Tidekelt ont déclaré, presqu'à l'unanimité, que l'érection de leur daïra en wilaya déléguée n'aura aucun impact sur le développement de cette région si la répartition de richesse, qui ne profite point à la population locale, demeure inéquitable. La démarche du premier magistrat du pays est ainsi réduite à une simple mesure administrative entreprise dans le but d'apaiser les esprits après plus d'un demi-siècle d'abandon et de déliquescence. Toutefois, les habitants de cette région, un pandémonium du fait de la chaleur intenable caractérisant son climat à longueur de l'année, réclament leur statut de wilaya tel que promis par Bouteflika lors de l'élection présidentielle d'avril 2014, afin que «nous puissions nous émanciper définitivement de Tamanrasset et gérer nos problèmes indépendamment de cette collectivité d'où les trains de développement sont partis sans marquer la moindre halte», ajoutent-ils.