Hasna, 34 ans, est depuis plusieurs mois chef d'entreprise qu'elle a créée sous la forme d'un bureau d'études agronomiques. Un projet qu'elle caressait depuis sa sortie, il y a six ans, de l'Institut d'agronomie avec son diplôme d'agronome. Préalablement, elle avait vainement frappé aux portes des différentes administrations pour un recrutement. Le Programme national de développement rural et agricole (PNDRA) lui offrira l'occasion de « sauter le pas » et de basculer de l'autre côté de la barrière pour se retrouver chef d'entreprise. « Sans le PNDRA, je n'aurais jamais démarré. Créer son entreprise est un véritable état d'esprit. Il y a tout un ensemble de balises qui permettent aux créateurs d'entreprise de l'acquérir », a affirmé Hasna. Elle a précisé : « Il faut surtout posséder un véritable métier et maîtriser un savoir-faire ». Pour Hasna et ses deux jeunes associés, leur bureau d'études, situé à Annaba, propose toute une gamme de services en études pour le travail de la terre, des spéculations, de l'élevage et d'autres activités de l'agriculture. Ce savoir-faire est le fruit d'une formation de base dans l'agronomie. Lorsqu'on lui demande pourquoi elle a opté pour la création d'une entreprise, elle répond : « Vous savez, face à un monde économique de plus en plus instable, avoir une entreprise, c'est tenir entre ses mains toutes les données de son avenir économique. » Après un début plus ou moins difficile, les jeunes coopérateurs sont arrivés à se frayer une place dans le monde agricole en apportant conseils techniques et assistance aux agriculteurs des régions de Annaba, de Guelma, de Skikda et d'El Tarf. Or, si Hasna et ses associés sont bien vus par les agriculteurs, ils ne le sont pas du côté des institutions de la République où leurs études sont systématiquement rejetées, sans être lues.