Biographie n Le film consacré à cheb Hasni, Hasni, la dernière chanson, a été projeté, mercredi, en avant-première, à la salle El-Mougar. Réalisé par Messaoud Elâïeb et écrit par Fatima Ouazen. le film retrace la carrière artistique de Hasni mais aussi sa vie sentimentale. En fait, le film met en scène Hasni (le rôle est tenu par Farid Rahal) et Malika (jouée par Razika Sara). La remarque que l'on peut faire, c'est le choix de l'acteur. Il ressemble, trait pour trait, à Hasni. La ressemblance est si frappante, elle est telle qu'on croit d'ailleurs qu'il s'agit de son jumeau. Le film raconte comment Hasni est venu à la chanson, comment il a rencontré Malika, leur mariage et leur relation de couple, la naissance de Abdellah, leur fils… Hasni, la dernière chanson est un hommage rendu à la mémoire de celui qui a redonné espoir à la jeunesse algérienne, alors que la société sombrait dans la tragédie collective. On n'en dit pas plus. On laisse au public de découvrir le film, d'aller à la rencontre de cheb Hasni. S'exprimant ensuite sur le choix d'un tel film et sur un tel artiste, le réalisateur a dit : «C'est tout simple. Hasni signifie à lui seul une jeunesse, une génération. Il a chanté l'amour et l'espoir. Et lorsqu'il chantait le visa, ce n'est pas pour quitter l'Algérie, son pays, mais c'est juste, seulement, pour aller voir celle qu'il aime et qui est sa femme. Il a chanté à un moment où la jeunesse avait besoin de sourire et d'espérer. Hasni est aussi un chanteur à grand succès. Ce qu'un chanteur ordinaire réalise en une carrière de quarante, cinquante ans, Hasni, lui, l'a fait seulement, avec 850 chansons, en six, sept ans. » Interrogé sur le scénario, Fatima Ouazen a déclaré : «J'ai dû me baser sur des témoignages de sa famille, notamment son frère et sa femme, ainsi que ses proches et ses amis. J'ai dû également me référer à des documents écrits comme les articles de journaux.» Il faut rappeler que le film a provoqué une vive polémique entre la veuve de Hasni, et le réalisateur. Elle s'est farouchement opposée à la sortie de ce film. Certaines scènes portent atteinte à la mémoire de son défunt mari. Le long-métrage, un téléfilm, inscrit dans le programme cinématographique de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», n'a pas été présenté au public. Sa projection a été retardée, car l'affaire a été en justice ; et à la suite d'une rude bataille juridique, la justice a fini par donner son verdict en faveur du réalisateur. « La justice a entendu les deux parties, et lorsqu'elle a vu le film, elle a estimé que celui-ci, et contrairement aux accusations portées par la femme de Hasni, ne comporte aucune scène susceptible de nuire à la mémoire de l'artiste», a soutenu le réalisateur. l S'exprimant sur la polémique, Messaoud Elâïeb a déclaré : «Si je savais qu'elle allait me causer autant de soucis, je ne l'aurais certainement pas fait.» Et de poursuivre : «Au départ, lorsque nous avions formulé le vœu de réaliser un film sur cheb Hasni, la femme de Hasni a donné son accord», ajoutant : «Elle a lu le scénario, et elle a coopéré avec nous jusqu'à la réalisation du film. Mais je ne sais pas ce qui lui a pu trotter, par la suite, dans la tête. Elle a subitement changé d'attitude à propos de la biographie de Hasni.» Le réalisateur a indiqué, par ailleurs, qu'elle a refusé certains plans du film les considérant comme une atteinte à la mémoire de son défunt mari. «Pour ne pas la contrarier, même si le film ne comporte aucune scène portant préjudice à la mémoire de l'artiste, nous avons enlevé les plans qu'elle a considérés comme étant compromettants.»Il se trouve qu'en dépit de cette concession la femme de Hasni a continué à persévérer dans sa volonté d'annuler le film. «Franchement, je ne comprends pas et je ne peux expliquer ses motivations. Car son attitude est injustifiée.» Et de dire aussi : «Le public est d'ailleurs là pour en juger par lui-même. Bien au contraire, le film est un hommage à celui qui a su toucher, par sa voix chaude et sensuelle, toute une jeunesse.» Messaoud Elâïeb a estimé que «si vraiment le film porte atteinte à la mémoire de cheb Hasni, ce sera d'abord un préjudice porté à sa personne.»