30% des ayants droit vivent dans des conditions socioéconomiques déplorables du fait de l'isolement, et surtout de la méconnaissance de leurs droits. Les membres du conseil de wilaya de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) et les chefs des bureaux communaux de cette organisation ont tenu un conclave, en début de semaine, à la maison de l'enseignant. Dans un premier temps, ils ont procédé à l'évaluation des activités et manifestations initiées en 2009 à travers tout le territoire de la wilaya de Biskra, afin de promouvoir les droits des femmes et enfants de chouhada. Selon un rapport énoncé par un intervenant, « 30% des femmes et enfants de chouhada sont lésés dans leurs droits et vivent dans des conditions socioéconomiques déplorables du fait de l'isolement, de la méconnaissance de leurs droits ou simplement des difficultés à s'orienter dans les dédales des administrations ». Les actions menées au chapitre des commémorations et festivités liées aux événements majeurs ayant marqué l'histoire de la guerre de Libération algérienne ont été passées en revue. A ce propos, le chef du bureau local de l'Onec d'El Haouch a proposé un projet de partenariat avec l'association Khaldounia pour organiser, le 18 mars prochain, un séminaire sur la bataille de « Dar Barkam », où des dizaines de maquisards sont tombés au champ d'honneur en 1960. Une idée qui n'a pas recueilli l'adhésion des responsables reprochant à son initiateur de n'avoir pas consulté le conseil de wilaya de l'Onec avant d'avoir entamé des arrangements avec cette association. Enfin, les fils de chouhada ont abordé les entraves et difficultés organiques et financières empêchant leurs actions. « La mauvaise volonté affichée par quelques présidents d'APC, qui sont réticents à céder des locaux aux représentants de l'Onec, et l'indigence de nos capacités financières freinent notre volonté d'être plus présents sur les scènes politique et culturelle », dira l'un d'entre eux. Réagissant à ces propos, Omri Ramdhane, secrétaire général du conseil de l'Onec de Biskra, s'adressera aux présents, disant : « Il faut signaler par écrit ce genre de comportements inacceptables et inconcevables de la part d'élus qui sont tenus de respecter la réglementation en vigueur. Nous travaillons pour que vos droits ne soient pas bafoués et pour préserver la mémoire des martyrs qui se sont sacrifiés pour que le pays vive. » La préparation d'un congrès régional, prévu les 12 et 13 février prochain, et la célébration de la journée du chahid, dont le thème de fond, pour cette année, sera le « Rôle de la femme pendant la guerre de Libération nationale », a constitué le second volet des travaux de cette journée. « La femme algérienne a joué un rôle crucial pendant la guerre de Libération nationale, et on ne lui rend pas assez hommage, pas plus dans l'historiographie nationale que dans les manuels scolaires ou les œuvres artistiques et cinématographiques produites depuis 1962. Nous souhaitons profiter de la célébration de la journée du chahid de cette année pour réparer cette injustice et rappeler aux plus jeunes d'entre nous que les femmes et les jeunes filles ont payé un lourd tribut pour avoir été la cheville ouvrière de la Révolution algérienne, et cela tout autant dans les concentrations urbaines que dans les zones rurales les plus reculées du pays », a expliqué le responsable local de l'Onec.