Un collectif de travailleurs de la raffinerie de Skikda fait circuler une pétition depuis une dizaine de jours pour s'élever contre les « agissements » de l'union de wilaya UGTA. Le document a eu pour l'heure l'émargement de près de 800 employés, sur les 1400 qui composent l'effectif de la raffinerie. « Les travailleurs sont en colère et ils le font savoir. Nous refusons la mainmise que l'union de wilaya de UGTA voudrait nous imposer en rayant des listes de notre section syndicale 4 de nos représentants légalement élus le 11 octobre dernier. Nous refusons cette machination et nous ne comprenons pas le fait que l'union de wilaya, après deux élections de la section composée de 15 membres et 5 suppléants, décide seule aujourd'hui de ramener la composante de la section à 11 membres seulement. Nous estimons que l'union locale cherche par cette machination à garantir sa mainmise sur la section en faisant basculer la majorité au profit de ses protégés », s'emporte un membre du collectif. Les travailleurs, qui ont délégué un groupe de représentants pour faire porter leurs revendications à la centrale syndicale, vont encore plus loin. « Poursuivant ses machinations, l'union locale s'est même permis d'installer officiellement le conseil syndical porté à 11 membres seulement en déclarant présents 5 membres qui, ce jour-là, étaient absents et se trouvaient à Alger où ils avaient rencontré M. Telli, chargé des conflits sociaux à la centrale. » Pour sa part, le SG de l'union de wilaya a estimé que le règlement intérieur de l'UGTA a été scrupuleusement respecté. « L'article 79 précise que pour un nombre de travailleurs allant de 1001 à 4000, le conseil syndical peut être composé de 9 à 15 syndicalistes, le nombre des travailleurs de la raffinerie étant inclus dans cette fourchette. Voici d'ailleurs le P.V. qui précise que la composante de la section est de 11 membres seulement. Ces travailleurs m'ont saisi et je leur ai répondu en leur expliquant clairement que leurs revendications sont sans motivation réglementaire. D'ailleurs, la composante des sections syndicales des autres unités, comme le complexe pétrochimique, a connu le même sort sans que cela fasse scandale. » Le responsable de l'union locale concernée s'est également inscrit dans le même ordre d'idées que le SG de l'union de wilaya. Il estime que la décision de revoir à la baisse le nombre de représentants n'a aucune arrière-pensée. Quand on lui a posé la question de savoir si le fait de laisser la composante à 15 membres posait un quelconque problème, il dira : « Non, ça ne pose aucun problème. » « Et pourquoi donc ne pas laisser la section comme le veulent les travailleurs ? » Là, notre interlocuteur s'est refusé d'y répondre. Les travailleurs, quant à eux, se disent solidaires et déterminés. « On ne touchera jamais l'outil de production, mais nous allons continuer notre lutte pour que le choix des travailleurs soit maintenu et respecté. »