Des travailleurs présents sur les lieux rapportent que les flammes qui se dégageaient de la tour auraient atteint plus de 8 m de hauteur. On ne signale aucun blessé. Selon plusieurs sources, le feu s'est déclaré à 14h35 dans l'une des sept cellules composant la tour de refroidissement et s'est propagé à d'autres cellules. L'alerte donnée à temps a permis d'enclencher le plan d'intervention interne qui a été appuyé par les éléments des Forces d'intervention de réserve (FIR) de la plateforme pétrochimique ainsi que de la Protection civile. La situation n'a été maîtrisée qu'à 16h. Le PDG de Naftec s'est déplacé hier à Skikda afin de s'enquérir de plus près de la situation. On avance également qu'une équipe d'experts étrangers devrait en principe se rendre aujourd'hui à Skikda. L'origine du sinistre n'a pas été déterminée. L'ensemble des responsables de la raffinerie ainsi que les gestionnaires de la plateforme pétrochimique de Skikda n'ont apporté aucun commentaire. Cependant, et d'après plusieurs sources au su des mécanismes de la tour de refroidissement de la raffinerie, l'origine des flammes serait due aux fuites des hydrocarbures. Selon leurs explications, le circuit fermé du process de refroidissement fait que les fuites d'essence et de gazole provenant des canalisations viennent souvent se mélanger aux eaux et constituer une source d'inflammabilité. Ces mêmes sources relèvent même qu'il n'y a pas encore longtemps, et lors des opérations ordinaires des analyses, il s'est avéré que les eaux de la tour étaient carrément troubles. A rappeler que la tour de refroidissement de la raffinerie vient juste de faire l'objet d'une grande opération de rénovation en s'équipant de nouvelles buselures italiennes de marque SPIG FM. Devant l'absence de communication des responsables de Naftec et de l'Entreprise de gestion de la zone industrielle de Skikda (EG ZIK), les dégâts occasionnés ne peuvent pour l'instant faire l'objet d'une estimation. La seule évidence reste bien sûr l'arrêt total de la production dont les conséquences ne sauraient être minimes même si on laisse entendre que de toute façon la raffinerie devait faire l'objet d'un arrêt programmé suite à la rupture du pipeline du pétrole brut provenant de Hassi Messaoud. Avec un production moyenne de 40 000 tonnes/jour, le préjudice risque de représenter un important manque à gagner même si la raffinerie de Skikda dispose d'une réserve assez conséquente. Avec une production annuelle de 15 millions de tonnes (raffinage et traitement du pétrole brut), la raffinerie de Skikda est de loin la plus grande du pays en assurant à elle seule plus de 68% des capacités nationales de traitement du pétrole algérien. Plus de 80% de sa production sont destinés à l'exportation vers l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique. Elle dispose de plusieurs installations qui lui permettent de diversifier ses activités de traitement et de raffinage et qui font qu'elle représente l'unique raffinerie au niveau africain à produire toutes les gammes des aromatiques. Elle est retenue avec la raffinerie d'Arzew pour faire l'objet d'une mise à niveau et d'une modernisation afin de s'adapter d'ici à 2009 aux nouvelles normes européennes. Le marché de la rénovation de la raffinerie de Skikda a été décroché par la société indienne Engineers India ltd (EIL) pour un montant de 18,5 millions de dollars américains.