Savonlinna a réussi à faire de son Festival de l'opéra un événement musical incontournable et une véritable attraction touristique, plus de 71 000 billets ont été vendus pour cette année, des mélomanes qui ont déjà réservé leur siège pour l'édition de 2016, comme nous l'a si bien expliqué le maître des lieux, Jorma Silvasti, le directeur artistique du festival d'opéra de Savonlinna, qui rappelle aussi que cette grande manifestation est devenue une institution, voire une tradition pérenne, tout comme le Festival de Bayreuth en Allemagne, Salzbourg en Autriche, et celui des arènes de Vérone, en Italie. Tout en ajoutant que le festival a réussi un autofinancement à hauteur de 81% avec l'apport des sponsors et de la municipalité de Savonlinna. Imposant fort médiéval Nous rentrons à l'intérieur de Olavinlinna, cet imposant fort médiéval construit en 1475, un véritable régal pour l'ouïe, l'acoustique retrouve ici tous son sens. Ce château reste le symbole de l'attachement des Finnois à l'idéal de liberté, un creuset de toutes les solidarités et des résistances pour l'indépendance de la Finlande. Le festival de l'opéra de Savonlinna a été lancé en 1912 par Aîno Ackté, une des plus grandes cantatrices qui a doté la Finlande d'un grand festival d'opéra, et qui a ouvert le ball en son édition 2015 avec l'épique opéra Boris Godounov» narrant l'histoire de l'empire russe signé Modest Mussorgsky ; les mélomanes ont eu droit à un opéra haut en couleur miroité par les paillettes de la sublime Traviata de Guissipi Verdi, une version plus music-hall, digeste et moderne du metteur en scène Lawrence Foster et rehaussée avec la participation de la grande soprano libano-américaine Joyce Elkhoury. Stina, kabyle d'adoption Le dernier jour de cette grand-messe musicale a été consacré à un monument de la musique classique Jean Sibelius, 1865-1957. Et c'est l'orchestre symphonique de Lahti, sous la houlette du chef d'orchestre Okko Kamu et le jeune soliste lauréat du concours du festival d'opéra de savonlinna Nikkita Boriso glebsky, un virtuose qui a charmé l'ouïe des mélomanes, et même dame nature (la pluie) s'est mise de la partie en donnant de l'écho aux sonorités magistralement exécutées. Un festival qui monte plus vite que la musique, l'art musical que les Finnois vénèrent au même titre que les épiques kalevala (textes fondateurs de la littérature finnoise) et avant de dire bye bye aux Finnoises et aux Finnois, nous croisons la grande Stina qui a réussi en mai dernier sa sortie algérienne à Béjaïa, Alger et Tigzirt. Elle prépare en kabyle un hommage aux divas Chérifa, H'nifa et d'autres grands noms de la chanson kabyle. En prime, elle s'apprête à se produire en concert avec le grand Idir à Paris (France). Oui, rien que ça ! Enfin, direction l'aéroport d'Helsinki, embarquement immédiat à bord du vol AF5009, rendez-vous donc en 2016 pour retrouver une Finlande calme, belle et design. *Journaliste à Canal Algérie www.oopperafestival.fr