Avant-hier, vers 17h15 GMT, le baril de brent de la mer du Nord, pétrole de référence pour le Sahara blend algérien, pour livraison en octobre, valait 48,17 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 72 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI), pour la même échéance, perdait 94 cents à 44,99 dollars. La production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait connaître son recul le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 million de barils par jour (mbj) à 57,7 mbj, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain, prévoyait l'AIE dans son rapport mensuel publié vendredi. La production américaine de pétrole devrait payer le plus lourd tribut à cette débandade des cours, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, selon l'AIE. L'Agence voit dans la poursuite de la chute des cours la conséquence de la stratégie adoptée par des membres de l'Opep qui continuent à «pomper vigoureusement» malgré la baisse des prix afin de maintenir leurs parts de marché et contrer l'expansion des huiles de schiste aux Etats-Unis. Depuis fin 2014, les pays de l'Opep maintiennent leur plafond de production à 30 millions de barils par jour. Cette décision a été réaffirmée en juin dernier à Vienne , et ce, encore pour six mois. La consommation mondiale de pétrole continuera quant à elle à croître, d'après l'AIE, qui a relevé ses prévisions pour 2015 et 2016. L'Agence basée à Paris anticipe une demande de 94,4 mbj cette année, contre 94,2 mbj auparavant, et une augmentation un peu plus modérée l'an prochain, à 95,8 mbj pour 2016, contre 95,6 mbj. A l'origine de cette tendance, l'AIE évoquait la faiblesse des prix, une amélioration du contexte macroéconomique et un hiver plus rigoureux en 2015. A en croire des analystes de Goldman Sachs, la baisse du prix du pétrole pourrait continuer jusqu'à atteindre 20 dollars le baril, le marché du pétrole étant encore plus excédentaire que prévu et ce surplus devrait persister en 2016. En cause : la poursuite de la croissance de la production de l'OPEP, le ralentissement de la demande qui pourrait encore s'accentuer avec l'essoufflement de l'activité en Chine et son impact négatif sur les pays émergents. La Banque américaine croit que le marché a besoin que les pays hors OPEP réduisent fortement leur production l'an prochain. Cela dit, «l'incertitude quant à la manière et à quel endroit cet ajustement se fera s'est accrue», précisait-elle. Dans ce contexte, Goldman Sachs a révisé à la baisse sa prévision de prix pour le WTI de 57 à 45 dollars le baril pour l'an prochain, alors que celle du brent est passée de 62 à 49,50 dollars. Les cours du brut, tombés pendant l'été sous les 40 dollars le baril, avoisinent depuis le début du mois de septembre les 45 dollars.