La discipline observée jusqu'à maintenant par l'organisation pétrolière a fait que l'offre mondiale a fortement diminué en janvier. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dos au mur, dans un marché en berne depuis plus de deux ans, semble avoir respecté les engagements pris à Vienne dans le cadre de l'accord signé début novembre dernier. N'ayant pas la main lourde sur sa production, elle a resserré ses exportations en janvier. En chiffres, elle a pompé 890 000 barils par jour de moins à 32,14 millions de barils par jour en moyenne, selon les termes de son rapport mensuel rendu public hier à Vienne. L'Opep a ainsi réduit plus que prévu : les quatorze pays membres de l'Opep se sont entendus, en novembre, sur la manière de restreindre leur production à 32,5 millions de barils/jour dans le bas de la fourchette annoncée à Alger en septembre. L'organisation pétrolière a, de la sorte, consenti un effort considérable correspondant à une baisse de 1,2 million de barils/jour. S'y ajoutent 558 000 barils/jour promis par les onze pays non-Opep dont la fédération de Russie. Au total, la production des pays non-Opep devrait augmenter de 0,24 million de barils/jour à 57,44 millions de barils/jour cette année, après une contraction de 0,66 million de barils/jour à 57,20 millions de barils/jour en 2016, toutefois moins importante que prévu précédemment par le cartel pétrolier. La discipline observée jusqu'à maintenant par l'organisation pétrolière a fait que l'offre pétrolière mondiale a fortement diminué en janvier. En volume, la production de pétrole s'est élevée, le mois dernier, à 95,8 millions de barils/jour (mbj), soit une baisse de 1,3 million de barils/jour par rapport à décembre et de 0,46 million de barils/jour sur un an, y est-il écrit. Evidemment, ces réductions visent à permettre à un marché inondé d'or noir depuis mi-2014 de se rééquilibrer et à des cours déprimés de se redresser. Ils se situent autour de 55 dollars le baril actuellement, continuant d'alterner hausse et baisse. Hier, ils diminuaient un peu en cours d'échanges européens, dans un marché marqué par l'optimisme quant aux baisses effectives de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait ainsi 56,40 dollars en fin de matinée sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de vendredi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de mars perdait, lui, 29 cents à 53,57 dollars. C'est du pain bénit pour l'Opep ! Pas tout à fait. La remontée des prix devrait stimuler l'extraction de pétrole et de gaz dans d'autres pays non liés par ces accords, comme les Etats-Unis. Elle va surtout permettre à l'activité dans les schistes de reprendre de la vigueur. Et le rapport de l'Opep le souligne : "Les ajustements de production de l'Organisation pétrolière et certains producteurs non-Opep ont soutenu le marché, mais ces gains ont été en partie absorbés par une recrudescence de l'activité de forage aux Etats-Unis." Et ces chiffres inquiétants à retenir : les investissements dans les hydrocarbures de schiste devraient reprendre en 2017 avec une hausse projetée de plus de "35%". Selon le rapport, la production américaine de pétrole de schiste devrait croître de 100 000 barils/jour à 4,35 millions de barils/jour. En résumé, l'offre pétrolière mondiale a enregistré une baisse de 1,3 million de barils/jour par rapport à décembre et de 0,46 million de barils/jour sur un an. Quant à la consommation mondiale de pétrole, elle devrait croître de 1,32 million de barils/jour à 94,62 millions de barils/jour en 2016, puis de 1,19 million de barils/jour à 95,81 millions de barils/jour en 2017, soutenue par une économie mondiale plus dynamique, un hiver froid, les ventes de véhicules en Europe et le secteur pétrochimique, a estimé l'Opep dans son rapport. Youcef Salami