Algerac a accrédité un seul organisme alors que le second est en cours d'étude. L'Algérie traîne toujours la patte en matière d'accréditation. Le constat émane de Noureddine Boudissa, directeur général de l'Agence algérienne d'accréditation (Algerac). Chiffres à l'appui, M. Boudissa a estimé que seuls trois laboratoires de contrôle de la qualité sur un ensemble de 2000 laboratoires dans différents domaines sont accrédités par son organisme. Ces laboratoires activent dans les hydrocarbures, la résistance des matériaux de construction et l'étalonnage des masses de bois. « L'Algérie accuse un grand retard. La tâche est immense et le processus d'accréditation est encore long », a reconnu, M. Boudissa, hier, lors de son intervention à l'occasion de la signature d'un contrat-cadre entre Algerac et le Centre de recherche et de développement de l'électricité et du gaz (Credeg), portant sur la qualification de ce dernier en vue d'obtenir son certificat d'accréditation. M. Boudissa a révélé encore que trois organismes devraient être accrédités durant l'année 2010, à savoir les laboratoires de contrôle de produits pharmaceutiques, de toxicomanie et celui de l'Institut Pasteur d' Alger. Ceci étant, la situation est loin d'être encore reluisante. S'agissant des organismes de contrôle qui dépassent, selon M. Boudissa, le nombre des laboratoires de contrôles, Algerac n'a pu accréditer qu'un seul organisme. « Bon nombre d'acteurs économiques exercent seulement avec un registre du commerce », s'est-il plaint, estimant que Algerac est en train d'étudier cinq demandes d'accréditation. Concernant les organismes de contrôle, Algerac a eu à accréditer un seul organisme alors que le second, celui de l'Ianor, est en cours d'étude. « Des opérateurs pensent que la certification est un aboutissement. Or, c'est une infime partie par rapport à l'accréditation (...) Il faut obliger les opérateurs étrangers à se faire certifier. D'ailleurs, une nouvelle disposition de loi en préparation stipule que l'obtention de l'agrément d'activité sera liée à l'accréditation », indique le directeur général d'Algerac. Affirmant que le terrain est « vierge », M. Boudissa met l'accent sur la nécessité de « rattraper le retard dans les meilleurs délais ». Ce responsable, pour expliquer cet état des lieux, n'a pas manqué de pointer du doigt la politique sectorielle en matière « de qualité menée par certains départements ministériels ». En point de mire, les ministères de l'Habitat et celui du Commerce. « Le drame dans ce pays est que chaque ministère a sa propre vision sectorielle. Noureddine Moussa ne s'y connaît pas en matière de contrôle de la qualité. Il a fallu que je l'interpelle sur certains aspects pour qu'il daigne enfin instruire ses services sur l'importance de l'accréditation. Le ministère du Commerce dispose d'organismes de contrôle autorisés alors que ceux-ci ne sont même pas accrédités », s'est emporté M. Boudissa, en insistant sur « la crédibilisation du système de contrôle de la qualité ». Evoquant la coopération internationale, l'orateur plaide pour une adaptation de la législation algérienne en matière d'accréditation. « Dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, il est impérieux que les opérateurs économiques se mettent à niveau en matière d'accréditation et de certification », dira-t-il. Par ailleurs, le premier responsable d'Algerac a annoncé la création prochaine d'un institut de métrologie.