Des étudiants, des avocats, des docteurs universitaires, d'anciens et actuels P/APC, ainsi que des élus locaux, bref, tout un panel de citoyens, ont répondu à l'appel de l'association Essalam El Akhdar pour une deuxième édition d'un café-débat qui a porté, cette fois-ci, sur les enjeux et les perspectives du développement local. La rencontre a eu lieu à la grande salle de l'ODEJ, et autant dire que l'ambiance était bon enfant et les échanges fructueux. Bien que la passion soit là, la sérénité a prévalu et des idées nouvelles ont été émises s'agissant notamment du développement local dans la région de Tiaret. Le thème, pour généraliste qu'il soit, mais fédérateur, a induit une floraison de réflexions autour de la «nécessité d'entreprendre des initiatives en rupture avec certaines approches». Comme d'habitude, notre ami Lakhdar Chouikhi, un infatigable militant écologique, a plaidé pour «un cadre de vie autrement meilleur en réhabilitant, entre autres, les espaces verts existants, mais aussi en créant d'autres, et penser aux aménagements, plantations et, d'une manière globale, en privilégiant l'écotourisme à même de générer des plus-values» et s'agissant de la thématique proposée à débat que l'on «privilégie l'industrie de la transformation des produits du terroir, un segment inexploité et porteur de richesses». «Cela permettra, renchérit-il, de travailler l'espace resté vierge, à l'exemple des montagnes et y pratiquer certaines cultures qui conviennent à merveille à la région». Et de citer l'exemple du safran, qui a bien marché, tout autant que d'autres produits jusque-là négligés, mais qui rapporteraient gros. Les autres intervenants furent plus pointus en évoquant l'aménagement du territoire, révision de la politique agraire et surtout l'émission d'une idée toute nouvelle par le biais de docteur Zobeidi Malika de l'université de Tiaret : «La création d'un cluster pour la filière ovine dans la région». Un cluster pour la filière ovine, pourquoi pas ?» se sont demandés certains, alors que d'autres pensent que celle liée à la filière céréalière n'est plus porteuse à voir des rendements tomber à 20 quintaux à l'hectare. La réflexion mérite plus qu'un débat, mais l'idée est déjà en chemin et c'est cela d'acquis. Tiaret et son vaste territoire qui s'étend sur plus de 20 000 km2 n'a pas que les filières céréales et l'élevage ovin vers lesquels tous les regards convergent, mais il y a aussi celle des légumineuses. Intervenant en qualité de maire en exercice de la commune de Tagdempt, Belarbi Ouadhah a évoqué la bonne expérience d'un projet initié dans le cadre du PPDRI grâce à la contribution de l'ADS (Agence de développement social). Lequel projet a été malheureusement sacrifié une fois qu'il a quitté les rênes de l'assemblée. L'avocat, Me Benamar, qui a presque fait le procès de la politique agraire, a été obligé de puiser son argumentaire en faisant une rétrospective sur la gabegie qu'a connue le secteur agricole en Algérie et a fortiori dans la région de Tiaret qui, en disposant de plus de 700 000 hectares de SAU, n'arrive pas à être ce grenier à blé tant vanté. Une question parmi d'autres a été lancée : Tiaret arrivera-t-elle à garder son statut de région agropastorale après les transformations jusque-là subies et celles, à plusieurs inconnues, en ébauche ?