Les banques, dont la plupart ont brillé par leur absence, ont été pointées du doigt pour n'avoir pas joué pleinement leur rôle. Le palais de la culture Malek Haddad a été choisi, encore une fois, comme espace pour l'organisation des journées d'information et de vulgarisation sur les dispositifs mis en place pour la création de postes d'emploi, avec la participation de l'Ansej, l'Angem, la Cnac, l'Anem et en collaboration avec certains partenaires à l'instar de la Cnas, la Casnos et l'Inspection du travail. Si la manifestation en elle-même n'est pas une première, ses initiateurs semblent vouloir donner un coup de pouce à des opérations qui, avec le temps et les lenteurs bureaucratiques, n'ont pas emballé un grand nombre de jeunes. D'ailleurs, depuis son lancement le 1er juin 2008, le tout nouveau dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) est loin d'atteindre les objectifs escomptés. Selon un bilan établi par les services de l'agence nationale de l'emploi (Anem), sur les 43 442 demandes d'emploi formulées entre le 1er juin 2008 et le 31 décembre 2009, seuls 9 701 placements ont été assurés, soit à peine un taux de 22 %. Un chiffre qui ne reflète guère les déclarations d'intention sur l'absorption du chômage dans une wilaya où les jeunes diplômés universitaires sont les plus pénalisés. Durant la même période, 2 109 demandes ont pu être satisfaites sur 12 471 demandes dans la formule des contrats d'insertion des diplômés (CIP). « Certains diplômes, notamment dans les branches non techniques ne trouvent pas preneur sur le marché du travail, ce qui pose d'énormes problèmes pour les postulants, contraints de se diriger vers d'autres créneaux », a assuré un intervenant lors de cette journée. D'autres participants ne manqueront pas de fustiger certains responsables des agences concernées, agissant en bureaucrates, faisant fi des lois et instructions données pour faciliter l'accès des jeunes aux projets. « Ce sont des agissements que nous condamnons, ils vont à l'encontre de la politique prônée par l'Etat pour encourager les chômeurs à créer leur propre entreprise », dira un autre. Le problème du financement des projets a été aussi le point le plus évoqué par les participants, surtout que beaucoup d'initiatives n'aboutissent pas en raison des lourdeurs constatées sur le terrain. D'ailleurs, de nombreux participants ont déploré l'absence des banques à cette manifestation, mis à part des représentants du crédit populaire algérien (CPA) et ceux de la banque de développement local (BDL), ce qui reflète le peu d'intérêt affiché par les responsables de ces institutions. « J'ai déposé mon dossier de demande de financement en 2006 et je n'ai reçu mon certificat d'éligibilité qu'en 2009, chose qui m'a beaucoup pénalisé », a affirmé un jeune rencontré au palais de la culture, Malek Haddad. Ce n'est qu'un cas parmi tant d'autres inscrits sur les listes d'attente depuis des mois pour bénéficier d'un crédit dans le cadre de l'Ansej ou de l'Angem.