Au détour de la qualification aux demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations, les supporters ont laissé exploser leur joie, les joueurs ont donné libre cours à leur intense satisfaction alors que le staff technique jubilait. Le football, cette discipline dominante du sport, détient cette force de créer des climats en fonction des résultats de ses rencontres. Aujourd'hui, l'heure est à la victoire, tant mieux, mais cela n'empêche de rappeler que cette victoire ne doit pas nous faire oublier certaines lacunes qui sont apparues tout au long de cette compétition africaine. Des lacunes qui ont été mises en exergue dès la première rencontre face au Malawi. Une rencontre qui s'est soldée par une défaite humiliante que les supporters et de nombreux observateurs ne sont pas près d'oublier car survenue à un moment où l'équipe devait s'inscrire dans une logique de victoire. Cela n'a pas été le cas et pour cette raison, il était tout à fait normal de relever ce bémol qui a fait beaucoup de mal chez les Algériens au point de sombrer dans le défaitisme. Les critiques n'ont pas manqué alors que les écarts de langage ont été enregistrés de la part de ceux-là mêmes qui voulaient nous inciter à applaudir une défaite. Ce n'est pas sérieux ! Quand on perd on assume la défaite, c'est la loi du football. Aujourd'hui, l'équipe nationale est toujours en course pour le sacre final, ce n'est que juste récompense d'un travail venu à temps pour rattraper le retard et les erreurs. La victoire est là pour rappeler qu'en football, un match ne ressemble jamais à un autre, et pour cette raison, nous dirons qu'il n'est pas normal de faire dans les amalgames et de bomber le torse au seul motif que l'équipe remporte des succès. La victoire appartient à tous les Algériens mais, il est vrai, chacun l'apprécie à sa manière. Si elle est sujette à de la joie pour les uns, elle demeure, pour d'autres, une occasion pour la récupération à des fins qui nous éloignent du sport. C'est pour cette raison que nous n'insisterons jamais assez pour dire que le football doit récupérer son ballon pour le consacrer au seul terrain de jeu car il n'a que trop servi d'autres intérêts. Le football, loin de la sphère politique, loin des marchandages et des idées conçues en dehors du sport, retrouvera à coup sûr tous ses repères, ceux-là mêmes perdus dans les dédales de la gabegie. En attendant le match face à l'Egypte, jeudi prochain, l'équipe nationale n'a nul besoin de s'entourer de satisfecit, de déclarations tapageuses, revanchardes ou haineuses. Il ne faut point s'encombrer de subjectivités qui risquent de mettre leurs auteurs dans des positions d'hors-jeu.