Mécontentement n Au lendemain de la déroute algérienne face à la Serbie, la déception ne s'est pas estompée et les critiques fusent de toutes parts quant à la performance médiocre des Verts et des choix du sélectionneur national Rabah Saâdane. Jeudi déjà, la rumeur de la démission de Rabah Saâdane de la tête de la sélection nationale a circulé un peu partout dans les fiefs des supporters avant d'être démentie le lendemain par la sortie médiatique du sélectionneur sur les ondes de la Chaîne III, affichant «sérénité, calme et confiance». Les déclarations rassurantes de Saâdane ne l'ont pas épargné pour autant de critiques, parfois virulentes, de la part de certains acteurs du football ou de commentaires de journalistes, que ce soit la presse écrite ou sur les ondes, comme à radio El-Bahdja. Autre nouvelle qui a circulé, c'est le renforcement du staff technique par une sorte de manager général, un technicien étranger de préférence, pour assister et aider Saâdane dans ses tâches. Une histoire d'adjoint inversée qui n'a pas donné lieu à une suite sur le site de la fédération et laisse les choses dans leur état actuel. Mieux encore, Saâdane a rappelé, hier, que, concernant son avenir à la tête des Verts, des discussions ont été engagées avec le président Mohamed Raouraoua et une décision sera prise dans les mois qui viennent, mais qui sera annoncée après le Mondial sud-africain. «Je suis en relation avec le président, nous en discutons, et j'avoue qu'il ne me met pas la pression, expliquera le patron de la sélection. Pour l'instant, je suis concentré sur mon travail. Il y a beaucoup de respect entre nous, et il est possible qu'une décision soit prise avant le Mondial, mais l'annonce se fera après.» Concernant la sévère défaite face à la Serbie – prédite d'ailleurs lors de la conférence de presse qu'il avait animée lundi conjointement avec le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua – avançant comme arguments l'absence de plusieurs titulaires et la méforme d'autres, Saâdane revient sur le sujet. «Plusieurs éléments manquaient de compétition, d'autres relevaient de blessure alors que le reste n'était pas disponible. Au sortir d'une Coupe d'Afrique, cela devenait difficile d'avoir tous les joueurs à disposition, comme ce fut le cas dans l'axe de la défense où nous n'avons plus aligné notre trio habituel depuis le match contre l'Egypte, lors des éliminatoires de la coupe du Monde. Rafik Halliche a été courageux et a demandé à disputer au moins une mi-temps, au moment où Amri Chadli souffrait d'une forte fièvre, ce qui l'a obligé de faire l'impasse sur cette partie. En seconde mi-temps, nous avons flanché, à l'image de Halliche qui ne s'est entraîné qu'une seule fois lors de ce stage, et nous avons même constaté un découragement psychologique chez certains joueurs.» Par ailleurs, Saâdane a affirmé que ce sévère revers ne changera en rien à sa démarche de travail. «Cette défaite est excellente car elle permettra aux joueurs de remettre les pieds sur terre. Il y a beaucoup d'enseignements à tirer de ce match et à deux mois et demi du Mondial, j'estime que nous avons suffisamment de temps pour préparer cette compétition. Il faut dire que nous avons réalisé une meilleure première mi-temps, où nous avons dominé dans le jeu et où nous avons eu plusieurs occasions. Malheureusement, nous avons encaissé contre le cours du jeu et sur une erreur. Certes, Gaouaoui avait juste une quinzaine de jours de préparation, mais j'ai pris la responsabilité de l'aligner. Toutefois, j'espère récupérer tous les joueurs en forme et en bonne santé à la fin de la saison pour le stage de préparation prévu au mois de mai.» Et d'enchaîner : «C'est un mauvais moment à passer comme face au Malawi, qu'il faut bien gérer en évitant les polémiques. Je suis certain que nous allons rebondir. Souvenez-vous avant la CAN-2004, nous avons perdu face au Mali (0 à 2 et pourtant nous sommes allés en quarts de finale.» La sanction Tout plaide pour le retour de Chaouchi l Les sanctions viennent de tomber concernant les joueurs algériens Rafik Halliche, Nadir Belhadj et Fawzi Chaouchi après la participation de l'Equipe nationale à la dernière CAN en Angola. En effet, la commission de discipline de la CAF a rendu son verdict hier au sujet de ces trois joueurs expulsés, rappelons-le, lors de la demi-finale face à l'Egypte à Benguela en infligeant au défenseur du Nacional Madeira un match de suspension pour avoir écopé d'un carton rouge suite au cumul de deux avertissements au cours de ce match. Belhadj, pour sa part, a écopé de deux matchs fermes de suspension vu qu'il a reçu un carton rouge direct, après un tacle dangereux sur un joueur égyptien. Quant à Chaouchi, dont le cas était le plus appréhendé, il devra purger une peine de trois matchs fermes assortie d'une amende de 10 000 dollars pour «comportement violent» envers un officiel (l'arbitre de la rencontre Koffi Codjia). Si l'on compte bien, les trois joueurs ont déjà purgé un match, puisque les Verts ont disputé le match de classement de la CAN face au Nigeria sans eux, ce qui fait que Halliche est déjà libre, un match manque pour Belhadj et deux autres pour Chaouchi pour lequel la Fédération algérienne de football, s'attendait à pire, compte introduire un recours auprès du jury d'appel de la CAF pour alléger sa sanction. Il est clair que les observateurs, voire les joueurs et la sélection nationale appréhendaient une lourde sanction pour Chaouchi comme ce fut le cas pour l'actuel gardien de l'USMA, Merouane Addouni, portier alors du MCA lors d'un certain match de la Coupe de la CAF face au Kwara United lorsqu'il avait écopé d'une suspension de deux ans (toutes compétitions confondues) pour avoir donné un coup de pied à l'arbitre. Ainsi, on peut dire que tout le monde est soulagé pour Chaouchi qui pourrait reprendre sa place en sélection d'autant plus que tout plaide en sa faveur. Saâdane, qui a déclaré que Chaouchi est un grand gardien, veut insinuer qu'il a toujours besoin de ses services en dépit des déchets du joueur dans le jeu notamment son comportement. Il y a aussi la petite forme de Gaouaoui qui tarde à revenir à son meilleur niveau sans oublier l'inexpérience des autres keepers de la sélection, à savoir Zemmamouche et Ousserir, font que le retour de Chaouchi est une question de temps. Pourvu qu'il tire des leçons de sa dernière mésaventure en Coupe d'Afrique des nations. Enfin, il faut savoir que les sanctions infligées à Halliche, Belhadj et Chaouchi ne concernent que les matchs organisés sous l'égide de la CAF et les joueurs peuvent prendre part à la prochaine coupe du Monde sans aucun souci. Le renfort Un gardien, un latéral droit et des doublures en défense l A moins de cent jours du Mondial, Saâdane affiche plus ou moins ses ambitions : «Il est clair que nous irons en Afrique du Sud pour honorer l'Algérie, le monde arabe et l'Afrique en même temps. Il est donc plus que nécessaire de constituer une équipe solide et compétitive ainsi que d'avoir un banc de haut niveau pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Cette équipe a de l'avenir si elle parvient à maintenir le même cap. Personnellement, je n'oublie pas d'où vient cette équipe il y a à peine deux ans, et je ne vais pas me contenter de participer simplement à cette Coupe du Monde, mais d'aller au second tour. Aujourd'hui, l'objectif est d'avoir des joueurs de haut niveau, qui répondent aux paramètres sociométriques que nous avons arrêtés. Des joueurs intéressants sur le double plan technique et moral.» Pour cela, Saâdane doit pourvoir certains postes de doublures ou carrément d'éléments à la place de certains qui ne donnent pas satisfaction aujourd'hui. «Pour l'instant, il me faut un latéral droit et même un gauche pour avoir une doublure, idem pour l'axe. Au milieu, j'estime que c'est bon et devant nous sommes plus à l'aise, ce qui n'est pas le cas pour le poste de gardien où nous continuons à prospecter.» Le changement Algérie - Emirats, risque d'être délocalisé l Hier, lors d'une intervention radiophonique, le sélectionneur national Rabah Saâdane a confirmé la rencontre du 28 mai prochain à Dublin face à l'Eire, alors que celle du 4 juin contre les Emirats arabes unis n'est pas sûre de se dérouler à Alger, comme il avait été convenu dans un premier temps. «Nous devons discuter avec les membres du staff et les dirigeants, car il s'agira du dernier match avant le Mondial et l'équipe devra être en pleine concentration. D'où le risque que ce match ne se déroule pas à Alger. La décision sera en tous les cas concertée.» A bien décoder, le sélectionneur national n'a pas tellement apprécié les conditions de préparation du match contre la Serbie et les débordements que ses joueurs ont dû subir de la part des supporters qui ont du mal se maîtriser, même au niveau de l'hôtel militaire de Beni Messous où les dirigeants ont eu tout le mal du monde pour maintenir les joueurs loin des fans dans le but de favoriser une plus grande concentration. Pour sa part, le président Raouraoua, qui avait déclaré lors de la dernière conférence de presse que la sélection disputera tous ses matchs amicaux au pays afin de faire plaisir à ses supporters, ne manquera pas de revoir les données après ce qui s'est passé lors de ce match Algérie - Serbie du 3 mars 2010.