Le succès éclatant de dimanche dernier face à la Côte d'Ivoire a remis sur le tapis la grande chance qu'ont les Verts de disposer dans leur effectif d'un gardien de la trempe de Faouzi Chaouchi. Héros, à l'instar de ses coéquipiers, en hissant les Fennecs à une demi-finale de la CAN 2010 qui fuit l'Algérie du football depuis 20 ans, le jeune portier de l'ESS est sorti du lot en étant ce vrai dernier rempart face à la redoutable attaque ivoirienne, menée par le duo de rêve de Chelsea, en l'occurrence Drogba et Kalou. Et dire que Chaouchi a failli suivre cette confrontation des gradins et rater ce rendez-vous avec l'histoire. Donner incertain et même inapte à s'aligner avec les Verts quelques heures seulement avant la rencontre, l'enfant de Bordj Ménaïel, loin d'être rétabli de son mal de dos, a tout de même tenu à être présent dans la cage. Salutaire pour l'EN et pour tous les Algériens, en contribuant grandement à ce retour au premier plan des Fennecs à l'échelle continentale, en écartant de la course l'ogre ivoirien. Chaouchi causera tout de même des frayeurs à tous les Algériens, en s'affaissant quelques minutes seulement après le but de Bouazza (3-2) avec les douleurs au dos qui sont apparues au plus mauvais moment. Chaouchi sera à deux doigts de quitter ses coéquipiers, mais c'était sans compter sur sa volonté et sa détermination, rassurant tout le monde par un simple geste de la main pour dire : « Je reste là, je ne sors pas. » Une détermination qui donnera encore plus confiance aux Algériens et qui n'empêchera pas pour autant l'enfant de Bordj Ménaïel d'y aller comme un véritable footballeur américain face aux chocs, avec une autre frayeur après un télescopage avec Drogba. Monsieur Courage se relèvera comme un guerrier blessé, mais déterminé à aller au bout de cette bataille. Une autre bataille, gagnée par Chaouchi, qui n'est pas sans rappeler l'épopée d'Omdurman. En effet, ce fameux 18 novembre restera gravé à tout jamais dans la mémoire collective comme celle de la première sélection de Chaouchi en match officiel. Une première cape pour le portier, mis au-devant de la scène footballistique suite à la défection du portier attitré, Lounès Gaouaoui, pour cause de suspension. Et comme l'histoire reste un éternel recommencement, c'est par une nouvelle défection de Gaouaoui, transféré en urgence de Luanda à Paris, pour y subir une appendicectomie, que Faouzi Chaouchi revient sur la scène pour garder la cage des Verts dans cette CAN, avec une unique cape seulement à son actif. Une entrée en lice ratée, pour ne pas dire humiliante, où Chaouchi était le responsable direct de deux buts, des trois inscrits par le Malawi. Une véritable claque pour le jeune portier et sa jeune carrière internationale, qui lui servira grandement puisqu'il réussira à garder sa cage vide aussi bien face au Mali que l'Angola. Il cédera à deux reprises, certes, face à la Côte d'Ivoire sur deux actions où il n'a rien à se reprocher, mais il saura garder son sang-froid et sa lucidité, malgré la pression du match et la blessure. L'Algérie et les Fennecs ont de quoi être fiers de Chaouchi, le guerrier d'Omdurman et de Cabinda. Tout le monde croise les doigts d'ailleurs et prie pour le portier, qui a fait un petit passage à l'hôpital hier matin, toujours en raison de son mal de dos. Mais tout le monde est confiant, Chaouchi le guerrier n'abdiquera pas de sitôt en étant proche de l'ultime bataille. Les batailles, Chaouchi les aime et il se battra jusqu'au bout avec ses coéquipiers pour se placer au sommet de l'Afrique. Une chose est sûre, une star est née. Elle porte le nom de Faouzi Chaouchi et elle brille déjà de mille feux sous le ciel de l'Angola.