Pourquoi proposer « Mersault, contre-enquête » en langue arabe ? Cela nous permet de toucher un lectorat différent. Et puis, cette langue fait partie de ma culture. Cela a une véritable valeur symbolique pour moi.
Vous avez attendu deux ans après la sortie de votre livre pour le traduire dans votre langue maternelle. Pourquoi ? Pour répondre à cette question, il faut interroger les éditeurs dans le monde arabe. Certains d'entre eux ne sont pas très curieux. Cela étant, il y a aussi l'aspect technique qu'il ne faut pas négliger. Il fallait trouver un bon traducteur capable d'assurer une bonne retranscription du texte.
Est-ce dû à la polémique que votre ouvrage a suscité en Algérie ? Cela n'a absolument rien à voir avec cette polémique*. Vous savez, elle a fait beaucoup de bruit pour pas grand chose. * Suite à la parution de « Mersault, contre-enquête », inspiré de « L'Etranger » d'Albert Camus, Kamel Daoud a été accusé de blasphème en Algérie. Il a par ailleurs été victime d'une fatwa lancée par l'imam salafiste.
Pensez-vous que le SILA soit le rendez-vous idéal pour présenter cette version arabophone ? Je pense que Oui. Cette version vient de paraître à Beyrouth. Qu'attendent les lecteurs d'un livre traduit ? Je ne sais pas. Pour ma part, je ne cherche juste qu'à partager un univers et des idées avec eux.