Créée dans les années 1980, la zone d'activité et de dépôt (ZAD) de la commune de Naciria, à l'est de Boumerdès, ne compte que six unités industrielles fonctionnelles sur les 23 qui y ont été prévues. Les bénéficiaires des terrains tardent à réaliser leurs projets, bien que la plupart d'entre eux disposent d'actes de propriété. L'Etat ne leur a jusque-là pas demandé de comptes. Selon nos sources, certains porteurs de projet auraient même vendu les terrains qui leur ont été cédés, alors que d'autres les ont sous-loués à des tiers. La zone compte une usine de fabrication de chaussures Manuca, une unité de flexibles et de décolletage (Décoflex), deux huileries, un atelier et une fabrique de béton, etc. D'autres lots de terrain restent encore inoccupés. Cela se passe au moment où des centaines d'investisseurs peinent à trouver des parcelles pour implanter leurs projets ou développer leur activité. On y trouve même des bâtisses à usage d'habitation et d'autres qui sont en cours de construction. Ce qui laisse penser qu'on est dans une cité résidentielle. Interrogé, le président de l'APC de Naciria, M. Chemala, précise que la ZAD est gérée par l'agence foncière (AGF). Pour lui, cette dernière doit impérativement poursuivre ceux qui ont revendu les terrains ou les ont détournés de leur vocation. L'AGF est appelée également à récupérer les espaces non exploités pour les réattribuer aux vrais investisseurs. M. Chemala parle aussi de la création de 30 nouveaux lots dans le cadre de l'extension de la ZAD pour booster un tant soit peu le développement dans cette commune durement touchée par le chômage. Mais les projets inscrits tardent à voir le jour. Un des «investisseurs» a bénéficié de sept lots, mais il n'a rien entrepris sur place. Pis, une partie de la superficie en question est squattée par un agriculteur. Celui-ci a été sommé de quitter les lieux à maintes reprises, en vain. Ce problème qui s'ajoute aux entraves administratives aurait poussé de nombreux porteurs de projet à venir s'installer dans ladite zone, pourtant viabilisée et dotée de toutes les commodités, l'année dernière, pour un montant de 20 millions de dinars. Mais certains travaux n'ont pas été faits dans les normes. La route menant vers la zone est devenue impraticable quelques mois après son revêtement. Une commission d'enquête s'est même déplacée sur le site pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans ce bricolage. Après vérification, elle a établi qu'il y a eu bel et bien «tricherie» et sommé l'entreprise réalisatrice de refaire les travaux. Ce qui tarde à se faire à ce jour malgré les désagréments causés aux habitants des cités alentours et des investisseurs installés dans la zone.