La promotion des investissements créateurs de richesses et d'emplois est un slogan creux en Algérie. Dans la commune de Naciria (Boumerdès), de vastes lots de terrain censés abriter des unités industrielles sont laissés à l'abandon. Cela laisse déduire que ce n'est nullement le manque de foncier industriel qui bloque les porteurs de projets, mais plutôt les lourdeurs administratives et le manque de volonté politique. Créée au début des années 1980, la zone d'activité et de dépôt de ladite localité n'abrite que cinq entités économiques, dont les plus connues sont Manuca et Décoflex qui emploient une cinquantaine de personnes. Cette ZAD devait constituer une importante source de revenus pour la collectivité. Hélas, sur les 69 lots de terrain créés, seuls 22 ont été octroyés à des promoteurs privés. Mais la plupart de ces derniers n'ont pas encore réalisé leurs unités alors que d'autres y ont érigé mêmes des bâtisses en R+1 à usage d'habitation. À défaut de mettre un terme à ce détournement déguisé du foncier industriel, on y crée 30 nouveaux lots sur des étendues à vocation agricole. Les responsables locaux affirment que pas moins de 14 assiettes ont déjà été octroyées par le Calpiref. La ZAD a été dotée récemment de toutes les commodités. Même les trottoirs et les ruelles ont été refaits à neuf. En somme, tout y est sauf les unités industrielles qui devaient absorber les «bataillons» de chômeurs qui remplissent les cafés de la région à longueur de journée. Des investissements qui pourraient aussi permettre à la collectivité de vivre indépendamment des subventions qui lui sont octroyées par l'administration centrale.