La blueswomen algérienne revient avec un nouvel opus Smaa smaa, sorti le 25 janvier dernier en France. L'artiste est plus que jamais imprégné de réalités multiples et parfois contradictoires, inhérentes à son environnement. Femme, elle reprend et adapte depuis toujours les thèmes des musiques gnawa, un genre thérapeutique essentiellement pratiqué par les descendants-hommes des esclaves noirs au Maghreb. Sur ce deuxième album, la chanteuse, guitariste et joueuse de gumbri n'hésite pas, selon ses humeurs, à attirer ces musiques vers des univers chaabi ou rock. Un disque remarquable, qui éclaire les liens secrets entre spirituel et corporel. Hasna a une véritable histoire avec le gumbri, son père était un maître gnawi qui lui interdisait d'en jouer. Un jour elle ose enfreindre les règles et prend le gumbri. « Quand j'ai osé, j'ai été battue. C'est pour ça que j'ai laissé le gumbri et que j'ai pris la guitare. Je ne me suis affranchie qu'en 1999, en France, pour le festival Femmes d'Algérie. On m'a invitée, et c'est à ce moment-là que je me suis autorisée à en jouer. » Smaa smaa est un album très personnel. Il a permis à la chanteuse de se raconter et d'extérioriser son vécu. Beaucoup de mélancolie, mais aussi des notes de joie comme dans le titre Sadrak, qui raconte une belle idylle. Mais c'est également un hommage que Hasna rend ici à son père. « Mon défunt frère la chantait et j'ai voulu lui rendre hommage. C'était un grand musicien. Je vois son image quand je la chante sur scène, et c'est pour cette raison qu'elle est sur l'album. » -