Selon nos informations, les dix derniers jours auraient vu l'ouverture, par le Centre territorial de recherche et d'investigation (CTRI), d'une enquête préliminaire concernant l'affaire avec l'audition de plusieurs cadres, notamment ceux de la division forage, de la direction de production de Haoudh El Hamra, de l'ENSP et de l'ENGCB Ouargla. De notre bureau La « capitale » du pétrole est encore secouée par le scandale de Sonatrach. C'est le règne de la peur et de la rumeur, mais aussi de l'intox, à en croire les échos recueillis sur place. Beaucoup de cadres de Sonatrach et ses filiales font mine de ne plus connaître personne et évitent de répondre au téléphone. Comment perçoit-on cette affaire ? Comment va le moral des troupes ? Les rares personnes qui ont bien voulu en parler se sont vite rétractées. Plusieurs contacts ont été établis mais les commentaires se font rares en fin de parcours. Tout le monde craint d'être lié de près ou de loin à cette affaire. Car, faut-il le reconnaître, le scandale semble éclabousser bon nombre de cadres en exercice ou ayant exercé dans les différentes régions de production gravitant autour de Hassi Messaoud et particulièrement à Haoudh El Hamra. Peur de parler Autant ces zones de production pullulent de cadres, autant elles sont muettes depuis vingt jours. C'est donc motus et bouche cousue en attendant d'y voir plus clair dans cette affaire de corruption et surtout de confirmer la rumeur persistante de la mise sous contrôle judiciaire de plusieurs hauts cadres des filiales dont les sièges se trouvent à Hassi Messaoud. Selon nos informations, les dix derniers jours auraient vu l'ouverture, par le Centre territorial de recherche et d'investigation (CTRI), d'une enquête préliminaire concernant l'affaire avec l'audition de plusieurs cadres, notamment ceux de la division forage, de la direction de production de Haoudh El Hamra, de l'ENSP et de l'ENGCB. Mais là encore, l'officiel se confond avec l'officieux pour alimenter les ragots. Le seul cadre en exercice ayant accepté de parler du sujet, sous couvert de l'anonymat, n'a rien voulu confirmer et semblait même courroucé par l'étalage, dans la presse nationale et étrangère, des détails de cette affaire qui, selon lui, est encore en instruction, donc ouverte sur toutes les possibilités : « Vous vous attendez à quelle réaction des travailleurs et cadres de Sonatrach ? On subit cette affaire dans notre chair, bien qu'on soit loin de ces contrats signés à haut niveau. Même s'ils sont mis à exécution au niveau régional, les engagements se font bien loin des pipes. » Notre interlocuteur lit le journal comme tout le monde et se pose mille questions sur la manière dont la procédure a été enfreinte, nous confie-t-il, s'interrogeant : « Comment ont-ils contourné les cloisons légales pour passer outre les garde-fous ? La seule chose dont je suis sûr, c'est qu'ils ont dûment profité de leur pouvoir et des prérogatives offertes par leurs postes, voire de la complaisance de la hiérarchie. » Wait and see Concernant le moral des travailleurs, ce cadre confirme l'état de résignation : « C'est le wait and see car la procédure judiciaire peut prendre des années et beaucoup d'eau coulera sous les ponts, alors que les travailleurs sont sur le terrain et continuent à travailler et produire pour le bien-être de notre pays. Le reste nous dépasse et, croyez-moi, même de l'intérieur, on ne comprend pas toujours l'ampleur de telles affaires qui nous tombent dessus comme la foudre. »