La ville du Cap compte bien rebondir dans cinq mois avec la Coupe du monde de football en matière de tourisme. La crise économique mondiale a plongé le pays dans sa première récession depuis la fin de l'apartheid, et le Cap (sud-ouest) n'a pas été épargnée : le nombre de visiteurs étrangers a chuté de 12% et celui des touristes locaux de 8% en 2009. Mais des experts assurent que la ville s'en est mieux sortie que beaucoup d'autres destinations, notamment parce que les touristes ont continué à dépenser sans compter. Pour la première fois, les dépenses étrangères directes dans la région du Cap Occidental ont même dépassé la barre des 20 milliards de rands (2,7 milliards de dollars, 1,9 milliard d'euros). Les touristes sud-africains ont eux-mêmes dépensé 4,5 milliards de rands. Le tourisme fait partie des principaux secteurs d'activité de la région qui abrite plusieurs sites de renom : la ville du Cap et son front de mer, la péninsule du cap de Bonne-Espérance, les vignobles et la route des Jardins. « Les autorités suivent de près les développements du secteur touristique : c'est la poule aux œufs d'or », souligne-t-on. Cet été austral a de quoi leur faire froncer les sourcils. Malgré le temps superbe, le nombre des visiteurs étrangers a baissé de 6% et celui des locaux de 3% pendant la haute saison, du 12 décembre au 13 janvier. « Il semble que certains touristes ont décalé leurs vacances pour nous rendre visite en juin ou juillet, pendant la Coupe du monde », relativise toutefois Kamilla Swart, du Centre pour la recherche sur le tourisme. « Nous aurons une seconde haute saison, alors que ces mois sont généralement très calmes au Cap, car la ville possède l'un des dix stades qui accueilleront la compétition », dit-elle. Les prévisions sont « excellentes » pour la période du Mondial (11 juin-11 juillet), renchérit Nick Seewer, propriétaire du luxueux hôtel Mount Nelson. « Une belle Coupe du monde et une reprise de l'économie mondiale devraient permettre une amélioration des voyages de tourisme et d'affaires en Afrique du Sud », espère-t-il. La ville a construit, pour l'événement, un stade de 68 000 places, situé entre la Montagne de la Table et l'île-prison de Robben Island où Nelson Mandela a été détenu pendant 18 ans. Le stade Green Point a été inauguré dimanche par un match entre deux équipes locales. La France y jouera contre l'Uruguay, le 11 juin, et une des demi-finales y sera disputée. Même si les prévisions des autorités - qui espèrent accueillir plus de 450 000 fans étrangers pendant la compétition - lui semblent « un peu irréalistes », l'analyste Wolfgang Thomas estime aussi que « la ville du Cap devrait tirer son épingle du jeu ». « Le Cap est la première destination touristique en Afrique du Sud », dit-il. « Beaucoup de gens attendent 2010. Ils veulent pouvoir dire : “j'étais en Afrique du Sud lors de ce moment historique, pour la première Coupe du monde africaine.” »