Pour rendre hommage à la défunte Safia Kettou, journaliste et femme de lettres, décédée en janvier 1989 dans des circonstances tragiques, un colloque a été organisé ce week-end par la direction de la Culture en collaboration avec les associations culturelles locales. Certains intervenants, par leurs témoignages et leur talent ont su nous faire ressusciter, pour quelques instants, Safia Kettou. Et ce, par la lecture de ses poèmes au style pur et ciselé. D'autres, tels que les professeurs Habib Mounsi, Mohamed Daoud, Mansour Benchehida et Med Belouahi venus des universités de Mostaganem, Oran, Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Saïda, ont largement débattu plusieurs thèmes littéraires ayant trait à la critique littéraire. Ce fut en quelque sorte une émulation à l'endroit des jeunes gens présents épris de littérature et d'écriture. Quant au journaliste et romancier Bouziane Ben Achour, passionné depuis son très jeune âge de théâtre mais surtout du verbe, il a argumenté son point de vue en évoquant toutefois sa propre et longue expérience, autant par ses écrits (une dizaine de romans) que par son parcours dans le théâtre. Dans son intervention, il explique que tout genre littéraire destiné à la lecture individuelle doit tout d'abord susciter la curiosité du lecteur et faire ressortir au fur et à mesure les aboutissants de l'intrigue. Il ajoute que le texte romanesque relevant de la pure invention est devenu un genre littéraire dominant qui a supplanté le conte et l'épopée. Par ailleurs, le romancier Makhlouf Amer a fortement insisté sur les tribulations et les méandres que traverse le futur écrivain pour une éventuelle publication de son premier livre. Après avoir abordé sa communication simple, limpide et précise sur l'explosion des savoirs, M. Mansour Benchehida dira, non sans amertume, « aujourd'hui, dans le paysage culturel, rares sont les jeunes et moins jeunes qui ouvrent un livre pour lire, et en acheter quelques-uns relève du miracle. » Cette rencontre assez riche en enseignement fut clôturée par une simple phrase : « hommage à celle dont la mémoire nous a réunis ».