Des mendiantes mettent leur vie et celle de leurs enfants en danger. Elles s'installent en amont des barrages de la gendarmerie, qui plus est au milieu de la chaussée. Les automobilistes qui arrivent au niveau des barrages éteignent les feux de leur véhicule. Vêtues tout de noir, les conducteurs ont du mal à les distinguer. En plus d'être en porte-à-faux avec la loi qui interdit toute forme de mendicité, elles exploitent des enfants en bas âge. «Où sont les autorités pour interdire ce genre de pratique ? D'autant plus que des enfants sont exploités de manière inhumaine. Où sont les associations de défense des droits de l'enfant ?» s'indigne un automobiliste. «Ces mendiantes activent principalement sur les axes routiers, notamment au niveau de la rocade sud et en amont du barrage de gendarmerie du lieudit Souachet. A qui revient la responsabilité de les éloigner de ces endroits, si ce n'est aux gendarmes ?» note un autre automobiliste. Sur la rocade sud, des familles entières occupent les voies de l'autoroute. De jeunes femmes portant dans leurs bras un enfant étalent leur indigence aux passants. Elles exposent leurs enfants non seulement aux fumées toxiques des voitures, mais également au soleil, à la pluie et aux dangers de la nuit. «A l'approche du barrage de gendarmerie de Souachet, j'ai éteint les feux. Il y avait une femme debout entre les files de voitures, que je n'ai pas vue. Dans l'obscurité qui planait sur la route, j'ai failli la renverser. Fort heureusement, je l'ai évitée à la dernière minute», raconte un usager. «J'ai frôlé avec le rétroviseur de la voiture l'épaule d'une jeune femme qui se trouvait au milieu de la route», nous dit un autre automobiliste. Sur la rocade sud, la plupart de ces mendiantes s'installent sous un pont qui se trouve en amont du barrage de gendarmerie. Afin de susciter la compassion des automobilistes, elles mettent en évidence leur progéniture. Certaines d'entre elles s'assoient sur les bords des glissières pour donner le biberon à leur bébé. «Ces mères n'ont aucune conscience. Elles trimballent leur bébé d'une voie à une autre, alors que les agents de l'ordre sont à quelques mètres seulement», s'offusque un usager de la route. Le phénomène de la mendicité dans la capitale a littéralement explosé. Les mendiants occupent les moindres espaces publics. On les trouve sous les ponts, dans les centres commerciaux, dans les cimetières et surtout sur les axes routiers. Ils profitent du ralentissement de la circulation pour s'adonner à leur activité. Si les pouvoirs publics tolèrent la mendicité des adultes, il est de leur devoir de protéger les enfants de l'exploitation.