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Dangereuse escalade entre l'Arabie Saoudite et l'Iran
Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2016

Les appels à la «retenue» et au «bon sens» lancés dimanche par la communauté internationale à l'adresse de l'Arabie Saoudite et de l'Iran, entre lesquels le ton est monté samedi après l'exécution par Riyad de Nimr Baker Al Nimr, opposant et chef religieux chiite saoudien, n'ont eu aucun effet.
Remontées après l'incendie du siège de leur ambassade à Téhéran et les protestations véhémentes des Iraniens, les autorités saoudiennes ont décidé, dimanche soir, de rompre leurs relations diplomatiques avec l'Iran. L'Arabie Saoudite a, en outre, interrompu, hier, toutes ses liaisons aériennes avec Téhéran, ce qui a pour effet d'augmenter la tension d'un cran entre les deux puissances régionales. Connu pour avoir une rancune tenace, le royaume wahhabite n'en est pas resté là.
Il a entraîné dans sa logique punitive certains Etats arabes comme le Bahreïn, le Soudan ou les Emirats arabes unis. Bénéficiant de la protection saoudienne, ces pays — qui pourraient être suivis par d'autres dans les prochains jours — n'avaient d'autre choix que de s'engager dans le bras de fer avec l'Iran qui se profile à l'horizon. Un bras de fer qui risque d'être long et d'entraîner la région dans un plus grand désordre.
Cette perspective ne semble toutefois pas inquiéter l'Arabie Saoudite qui voit plutôt dans l'«impair» commis par le gouvernement iranien en s'ingérant d'abord dans ses «affaires internes» et en laissant ensuite des manifestants brûler son ambassade, une opportunité à saisir pour discréditer l'Iran au niveau international surtout que le pays tente de se replacer sur l'échiquier régional après le règlement du dossier de son nucléaire.
Comme l'explique Hasni Abidi, spécialiste du Monde arabe à l'université de Genève (lire entretien ci-dessous), Riyad a voulu, par ailleurs, lancer un message de fermeté à la communauté chiite saoudienne, qui reste sur une attitude de défiance vis-à-vis de la famille Al Saoud. C'est également la thèse que soutient Louisa Driss Aït Hamadouche, professeure à l'institut des sciences politiques de l'université d'Alger, qui estime qu'«il y a une volonté de faire de la surenchère à travers des provocations pour consolider le consensus contre un Iran en plein redéploiement international». Téhéran est en quelque sorte tombé dans le piège saoudien.
Riyad appelle à «l'union sacrée»
De plus en plus abandonnée par son protecteur états-unien qui s'est débarrassé de sa dépendance vis-à-vis du pétrole wahhabite avec la découverte des hydrocarbures de schiste et dont les intérêts se trouvent désormais beaucoup plus en Asie, l'Arabie Saoudite ambitionne également d'asseoir par ses propres moyens son leadership dans la région, avant que l'Iran ne commence à lui faire sérieusement de l'ombre au triple plan militaire, diplomatique et, bien sûr, économique.
Il s'agit d'une question de survie autant pour l'Arabie Saoudite que pour la famille régnante, les Al Saoud, dont la légitimité s'est lézardée au fil du temps. Dans cette guerre de leadership qui ne dit pas son nom et qui vise à asphyxier, sinon à isoler l'Iran, le nouveau pouvoir saoudien part avec l'avantage d'être soutenu par le gros des monarchies du Golfe et des pays de la Ligue arabe dont il finance les déficits budgétaires.
«Le royaume saoudien montre des failles qu'il tente de colmater à travers une ‘union sacrée' contre les ‘mécréants' chiites. Cela semble simpliste comme stratégie, mais c'est une tactique qui a marché par le passé, comme lors de la première guerre du Golfe et qui risque fort de fonctionner à nouveau. Les réactions au pied levé du CCG le montrent. Je crois aussi que c'est le moyen qu'ils ont trouvé pour déplacer le débat de l'opposition interne vers l'hostilité externe. Cela aussi c'est vieux, mais ce sont des recettes qui fonctionnent bien dans un Monde arabe marqué par un sous-développement manifeste», explique Mme Driss Aït Hamadouche.
Justement, Louisa Driss Aït Hamadouche ne pensait certainement pas si bien dire. La crise entre l'Iran et l'Arabie Saoudite prend maintenant une tournure régionale qui risque déjà d'empêcher un règlement rapide des crises syrienne et yéménite. Deux guerres que l'Iran et l'Arabie Saoudite se livrent par procuration. Le tout a pour toile de fond une exacerbation des tensions dans le Monde musulman entre les communautés sunnite et chiite, comme le montrent les attentats à la bombe dont ont été les cibles deux mosquées sunnites en l'Irak.
Des attentats qui présentent toutes les caractéristiques d'un acte destiné à venger la mort de cheikh Nimr Baker Al Nimr qui révulse les chiites. Le pire, maintenant, est que la crise dégénère en un conflit armé entre les deux puissances régionales. Malheureusement, eu égard aux enjeux sur la table, nombre d'observateurs pensent que l'hypothèse n'est pas à exclure dans cette région connue pour être hautement inflammable. Une chose est sûre : la crise est déjà grave.


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