Aucune réaction du FLN par rapport au dossier de corruption lié à l'autoroute Est-Ouest, encore moins celui qui a ébranlé la toute-puissante compagnie pétrolière Sonatrach. Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, passe à l'offensive et dit ne pas craindre ses adversaires. Dans une allocution prononcée hier au siège de son parti, devant les mouhafadhs, il a déclaré : « Nous n'avons de problème avec personne et ne désirons exclure personne, de même que nous ne craignons pas les avis d'autrui. » Une réponse à peine voilée aux contestataires menés par l'ancien chef du groupe parlementaire, Abbas Mikhalif. Dans le même temps, se voulant rassembleur, il a indiqué que la représentation au 9e congrès doit être « globale, sans exclusive ni marginalisation ». L'orateur a insisté sur la nécessité du respect des règles pour la représentation au congrès, en appelant à la sagesse dans la préparation des assises du parti, qui devraient se tenir le 19 mars prochain. M. Belkhadem, qui se voulait le garant de la diversité des opinions au sein de sa formation, a rappelé que « tous les congrès du FLN en partant de celui de Tripoli jusqu'au 8e congrès, ont été caractérisés par les opinions divergentes ». Mais une diversité d'opinions doit être « l'émanation de la légitimité et la force de proposition issue de ses instances », a-t-il souligné. S'agit-il réellement d'une divergence de vues ? Ou bien d'un conflit d'appareil pour la prise de pouvoir à l'intérieur du parti ? « Sans doute, les batailles sont menées autour du repositionnement dans les structures du parti, sans plus », a tranché un cadre du parti. Un des proches de Belkhadem a demandé aux militants qui animent la cellule centrale (les contestataires) d'aller « se présenter aux élections au sein des structures du parti. Mais ils préfèrent l'agitation, car ils savent bien qu'ils ne sont pas représentatifs au sein des militants ». Evoquant la question de l'affairisme et de l'argent sale qui gangrènent la vie politique, le secrétaire général du FLN a eu cette réflexion : « Si l'argent sale pénètre le monde de la politique, il pollue la vie politique et peut entraîner le pays vers des options erronées qui nuisent à la politique sociale et solidaire du pays et aux orientations fondamentales du parti. » Sauf que rien n'est fait justement pour éviter cette « pénétration ». Corruption, parlons-en. Abdelaziz Belkhadem et son parti se sont tus devant les différents scandales financiers qui éclaboussent la vie économique et politique du pays. Aucune réaction par rapport au dossier de corruption lié à l'autoroute Est-Ouest, encore moins celui qui a ébranlé la toute-puissante compagnie pétrolière Sonatrach. Silence radio chez tous les partis d'ailleurs. En dépit de ces affaires scabreuses, M. Belkhadem a préféré se consacrer entièrement à la vie organique de son parti. Après la rencontre d'hier avec les mouhafadhs, l'ex-parti unique se donne un autre rendez-vous, organique, pour le 9 février prochain, date de la réunion de l'instance exécutive et du conseil national. Le dernier avant le congrès.