Abdelaziz Belkhadem a expliqué que cette initiative constitue “une vigilance politique pour la mise en œuvre du programme du président de la République”. En d'autres termes, le FLN exploite sa position de parti majoritaire à l'APN pour verrouiller l'Exécutif. La 2e session ordinaire de l'instance exécutive du FLN s'est ouverte, hier, à l'hôtel Mouflon d'Or de Ben Aknoun. Les travaux de cette rencontre ouverts par le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, se sont déroulés dans la sérénité, contrariant ainsi les desseins de certains membres de cette instance ambitionnant de remettre en cause l'ordre du jour de la session. Ces membres espéraient, en fait, faire admettre à l'ordre du jour “une liste de membres de cette instance exécutive non qualifiés pour figurer en son sein”. Ce document qualifié de “tract” par Belkhadem lui-même n'a pas eu droit de cité hier puisqu'aucun incident n'a émaillé la session, et l'instance exécutive était présente dans sa quasi-totalité. C'est Belkhadem, en sa qualité de président de séance, qui a annoncé le décompte des présents. C'est ainsi que parmi les 121 membres de l'instance, il a été dénombré 108 présents, 4 absences avec procuration et 8 absences sans aucune justification. Le secrétaire général du parti n'a pas manqué par ailleurs, lors de son allocution, de lancer des piques à l'adresse des concepteurs des “tracts” en question : “Les mauvaises intentions n'ont pas eu raison devant les convictions de nos militants en leur parti !” a-t-il indiqué dès l'entame de son intervention. “Les difficultés rencontrées dans la préparation du renouvellement de nos structures se sont effondrées devant la détermination des militants”, dit-il encore avant de poursuivre que “les séquelles de la crise nous ont poursuivis en affectant les militants et en tentant la scission, ce qui n'a eu pour effet que de souder nos rangs !” Sans désigner de cible précise ni nommer ses détracteurs, Belkhadem notera encore que “les comploteurs au niveau des assemblées locales élues ont voulu nous affaiblir aux yeux de l'opinion nationale et ont misé sur l'éclatement du FLN en tant que formation et structures, pensant que la présidentielle de 2004 allait causer la ruine du parti du Président”. Et de marteler : “Ce sont eux qui ont connu l'échec.” Evoquant les onze groupes de travail et commissions spécialisées mis en place par le FLN, Belkhadem a révélé que ces structures ont pour but “d'évaluer le travail du gouvernement à travers ses conséquences sur les citoyens au regard du programme du Président et celui du parti et, parallèlement, à l'évaluation parlementaire au programme du gouvernement”. Pourquoi une telle évaluation ? L'intervenant expliquera à ce propos que “la couverture de l'ensemble des domaines d'activité du gouvernement (par les groupes de travail) constitue une vigilance politique pour consacrer l'existence des partis au sein du pouvoir aujourd'hui et demain à travers la critique et l'évaluation”. S'exprimant dans le même temps sur l'institution des deux commissions consacrées à la révision constitutionnelle, à la loi électorale, à la loi sur les partis, ainsi qu'à la révision du code communal et de wilaya, le SG du FLN dira que le parti “restera convaincu du point de vue conceptuel de la nécessité de délimiter les prérogatives pour l'ensemble des institutions de l'Etat”. Voulant conserver le statut de parti de la majorité pour le FLN, Belkhadem relèvera, en outre, les difficultés liées aux prochains rendez-vous électoraux, les locales et les législatives de 2007. “On a besoin de plus de mobilisation en vue des prochaines consultations politiques pour faire face à nos adversaires politiques”, dit-il avant de souligner que “nous n'allons pas courber l'échine et céder devant les difficultés mais nous devons relever ce défi”. Les travaux de l'instance exécutive se sont poursuivis, hier, à huis clos avec la mise sur pied de groupes de travail. C'est aujourd'hui que seront rendues publiques les résolutions de la session à l'occasion d'une conférence de presse qui sera animée par le secrétaire général du parti. NADIA MELLAL