Ce n'est pas la première fois que les responsables de la Société des eaux de Marseille (SEM) sont pointés du doigt. Une mise en demeure avant résiliation du contrat, publiée hier dans plusieurs quotidiens nationaux, a fait l'effet d'une bombe dans les rangs de la société française, au point de susciter des réactions en chaîne. Il est vrai que les résultats tant attendus d'un partenariat loué en ce temps-là par les pouvoirs publics, y compris les autorités locales de la wilaya de Constantine, ne sont pas aujourd'hui perceptibles sur le terrain, selon des déclarations récentes de ces mêmes autorités. Fuites éternelles dans les conduites d'eau signalées dans plusieurs quartiers, coupures intempestives ayant provoqué le courroux des citoyens plusieurs mois après la mise en service du barrage de Beni Haroun, lenteurs dans les interventions sur terrain, sont autant de facteurs qui ont fait sortir le wali de ses gonds à diverses occasions. Ce dernier n'a pas tardé, d'ailleurs, à l'exprimer lors d'une réunion officielle tenue le 11 novembre 2009 au siège de la wilaya sous la présidence du secrétaire général du ministère des Ressources en eau, et en présence des directeurs généraux de l'Algérienne des eaux (ADE) ainsi que de l'Office national d'assainissement (ONA). Pour certains spécialistes très au fait du dossier de gestion du réseau d'eau potable dans la wilaya, les équipes françaises ont été complètement dépassées par la réalité du terrain. Dix-huit mois après la signature, le 24 juin 2008, du contrat de gestion, il est reproché aux partenaires français de n'avoir pas respecté leurs engagements tenus au départ, notamment en matière d'objectifs tracés dans le plan de développement. L'on reproche aux Marseillais un retard considérable dans la sectorisation du réseau de distribution, le comptage, la recherche et la réduction des fuites. Même constat a été relevé en ce qui concerne l'établissement d'une cartographie détaillée des réseaux, la mise à jour du fichier des abonnés, en plus d'un bilan jugé négatif s'agissant du volet formation. En fait, cette déconvenue, que les Français, actionnaires dans la Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine (Seaco), ont encaissée avec amertume, est survenue après des reproches et autres critiques faites à la Seaco. Nous avons tenté de joindre hier Kamel Guerziz, président du conseil d'administration de la Seaco dans son bureau sis à la zone industrielle Palma, en vain. Etant très pris dans les réunions, il nous a demandé de revenir plus tard. Idem pour le directeur général de la SEM, Michel Vallin, sa secrétaire nous a affirmé qu'il a été convoqué en urgence par le wali de Constantine.