Une commission ministérielle, dépêchée par le département des ressources en eau, séjourne depuis mercredi à Constantine pour évaluer le travail effectué par la Société des eaux de Marseille (SEM). Composée de représentants du ministère spécialisés dans le domaine de l'assainissement et de distribution d'eau potable, cette commission devra remettre, au terme de son inspection, un compte rendu détaillé quant à l'évolution de la gestion de l'eau à Constantine. La société française avait fait l'objet, en février dernier, d'une première mise en demeure adressée par la Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine (SEACO) pour des "défaillances constatées", en lui accordant deux mois pour honorer ses engagements. Après avoir décroché en juin 2008 un contrat d'un montant de 27,8 millions d'euros, la SEM "risque de voir son marché s'évaporer" au regard des nombreux manquements aux dispositions du contrat, a souligné le DHW, précisant que la tournée des représentants du ministère constitue "un ultimatum" pour la partie française qui accuse un "retard considérable" dans la réalisation des objectifs tracés dans le plan de développement de la wilaya de Constantine en matière de sectorisation du réseau de distribution, de comptage, de recherche et d'élimination des fuites dans les systèmes d'adduction, notamment. Un "bilan négatif" de la part de cette commission ministérielle provoquerait "inévitablement" la résiliation pure et simple du contrat, a-t-il ajouté, précisant que les responsables techniques locaux "n'adhèrent pas forcément aux arguments ou aux prétextes avancés par la SEM". Le DHW a notamment souligné qu'en dépit de tous les efforts consentis par l'Etat et "les moyens matériels colossaux mis à la disposition de la Société des eaux de Marseille, des quantités industrielles d'eau traitées continuent à être gaspillées et déversées dans les oueds". Notons que la SEM a lancé récemment un ajustement de son plan d'action de manière à accorder davantage d'attention aux exigences et aux questions quotidiennes. Le contrat de la SEM a été signé pour une durée de 5 ans et demi, au terme duquel elle est tenue de laisser à la Seaco un réseau d'AEP et d'assainissement moderne, ainsi que des méthodes de gestion performantes. La gestion de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement de la ville de Constantine a été confiée en 2008 à la Société des eaux de Marseille, un contrat qui a coûté 45 millions d'euros à l'Algérie. En octobre 2008, la Seaco a vu le jour grâce à un triple montage entre l'ADE, l'Office national de l'assainissement (ONA) et la SEM. Depuis, il semble que les choses n'ont pas évolué dans le sens souhaité. La qualité de la gestion de l'eau n'est pas à la hauteur de ce qu'exigent les citoyens, a estimé le ministre des Ressources en eau, en citant, entre autres, les fuites d'eau répétitives sur les réseaux d'AEP.