Le rejet de quantités importantes de produits médicaux dans des dépotoirs sauvages demeure une véritable menace pour l'environnement. Il existe dans la wilaya de Skikda 29 décharges sauvages, sans parler des dépotoirs dont le nombre reste beaucoup plus important. Aucune commune des 38 que compte la wilaya n'échappe à l'inquiétante prolifération des dépotoirs qu'on trouve aussi bien dans les périphéries qu'aux centres des villes et autres villages. Cette navrante situation est essentiellement générée par l'incivisme des citoyens, mais aussi par l'inertie des élus locaux qui souvent ferment les yeux et laissent faire pour évoquer par la suite l'excuse du manque de moyens. Pour la gestion des déchets spéciaux, les choses sont beaucoup plus sérieuses, plus graves, nécessitant une approche et une méthodologie appropriées. Il suffit des fois de jeter un coup d'œil aux ordures entassées devant les cabinets des dentistes et de quelques cliniques pour y relever la présence de déchets organiques et des amalgames de mercure. C'est dire l'urgence de prendre en charge ce genre de cas. Pour s'imprégner de la situation actuelle et des projets préconisés pour limiter, voire éradiquer, les dégâts la parole a été donnée au directeur de l'environnement de la wilaya pour apporter plus de précisions. Pour les problèmes liés aux décharges sauvages, il fera part de la réalisation d'un nouveau dépotoir contrôlé à Chraïa, dans le massif de Collo, précisant à cet effet : « Dans le cadre de la continuité du programme quinquennal, nous avons retenu un projet capital qui consistera à doter les communes de Collo, Chraïa, Béni Zid et Kerkera d'une décharge contrôlée qui sera implantée à Chraïa. Nous avons au départ envisagé de la réaliser dans la commune de Collo mais l'engorgement et l'absence d'un site adéquat nous ont poussés à opter pour Chraïa. Dans la continuité, nous allons fermer l'actuelle décharge sauvage de la région pour la reconvertir en espace vert, ceci bien sûr après une opération de décontamination du site. » D'autre part, la direction de l'environnement a retenu pour cette même année l'option d'une étude relative au schéma directeur de gestion des déchets spéciaux. « L'étude qui sera certainement confiée à des spécialistes devra apporter des solutions et des recommandations devant accompagner la prise en charge de ce dossier, très sensible, il est vrai », a ajouté le directeur. Au sujet de la situation actuelle de ce volet, il dira : « Actuellement, nous assurons un contrôle régulier et rigoureux de ce genre de déchets mais on ne peut se contenter de les stocker éternellement ; trouver une solution rationnelle, écologique et durable représente pour nous la première des priorités et c'est pour cette raison que nous lançons cette étude qui représentera un véritable cadastre. Elle aura à déterminer scientifiquement les lieux, les types et les quantités des déchets spéciaux et préconiser des solutions efficaces. » Au sujet des déchets générés par les services de santé et leur incinération, notre interlocuteur tendra à apporter des précisions en déclarant ceci : « Il ne faut pas croire que l'incinération de ces déchets est une solution pour s'en débarrasse ; on n'a pas le droit de tout incérer, et il faut savoir que parmi ces déchets il y a des produits qui risquent de poser de graves problèmes si jamais ils sont mis dans les incinérateurs. » Il citera, à titre d'exemple, les radiographies et les médicaments. « C'est pour en finir avec ces atteintes à notre environnement que nous avons tenu à prioriser l'étude que nous lançons cette année », a-t-il conclu.