Une demande annuelle de quelque 17 000 emplois est exprimée à Tizi Ouzou, dont 6000 émanant d'universitaires et 11 000 sont issus de la formation professionnelle. Les différents dispositifs d'emploi des jeunes mis en place par les pouvoirs publics au profit des diplômés n'ont pas réussi à absorber le taux galopant de chômage. Même pour ceux qui arrivent à décrocher un poste, après une longue procédure administrative, dans le cadre des contrats de pré-emploi, la joie n'est que de courte durée. Des dizaines d'universitaires, engagés à la faveur de ce programme, attendent vainement une régularisation qui tarde à venir. C'est le cas d'un groupe de filles exerçant dans la Fonction publique. « Nous sommes 8 juristes, 3 TS en informatique et une comptable. Deux années après notre placement, nous ne sommes toujours pas confirmées à notre poste. Récemment, nous avons postulé à un concours d'agents de constatation pour lequel un niveau d'instruction de 2e année secondaire et plus est exigé, mais quel ne fut notre étonnement en apprenant qu'on ne pourrait pas y participer, alors que des ingénieurs figurent parmi les inscrits. L'on se demande d'ailleurs sur l'utilité de décrocher un contrat pré-emploi pour une durée de 24 mois pour finir à la maison. Les postes d'emploi ne sont attribués qu'aux personnes pistonnées », déplorent ces stagiaires. Des biologistes au service de microbiologie du CHU de Tizi Ouzou ont soulevé le même problème : « Nous avons été recrutées dans le cadre du contrat pré-emploi depuis deux années. La direction de l'hôpital refuse la régularisation de notre situation sous prétexte qu'il n'y a pas de postes budgétaires alors que des diplômés, fraîchement sortis de l'université, ont été recrutés en tant que vacataires, après seulement trois mois de stage », dira une jeune diplômée.